Dans un monde post-apocalyptique, un shérif motorisé affronte un super-vilain mystique et son fils cyborg armé d’un bras télescopique…
METASTORM: THE DESTRUCTION OF JARED-SYN
1983 – USA
Réalisé par Charles Band
Avec Jeffrey Byron, Mike Preston, Tim Thomerson, Kelly Preston, Richard Moll, R. David Smith, Larry Pennel, Marty Zagon, Mickey Fox, Annabelle Larsen
THEMA FUTUR I SAGA CHARLES BAND
Heureux de son expérience avec le relief sur Parasite (qui pava modestement la voie d’œuvres fantastiques plus fortunées s’engouffrant dans la brèche de la 3D comme Les Dents de la mer 3, Amityville 3 ou Meurtres en trois dimensions), Charles Band décide de poursuivre les expérimentations stéréoscopiques avec un long-métrage de science-fiction futuriste baptisé Metalstorm. Son père Albert Band, qui occupe le poste de producteur exécutif sur le film, parvient à réunir une somme assez conséquente de 900 000 dollars, ce qui va permettre au fiston de satisfaire une certaine folie des grandeurs. La quasi-totalité du film est tournée dans une chaleur caniculaire à Los Angeles, en plein mois de juillet. Comme si les hautes températures californiennes ne suffisaient pas, Charles Band et son chef opérateur Mac Ahlberg sont obligés de multiplier par deux l’intensité des projecteurs de lumière afin de se soumettre aux contraintes du relief. L’équipe suffoque donc pendant les prises de vues, notamment l’acteur principal Jeffrey Byron dans son épais blouson de cuir ou encore le colosse Richard Moll sous son maquillage de mutant difforme, ce qui visiblement n’altère pas la bonne humeur du tournage.
Une musique épique à la James Horner, composée par un Richard Band très inspiré, ouvre le film, tandis que le générique s’affiche fièrement en relief. Byron incarne Dogen, un ranger taciturne qui sillonne les étendues désertiques d’une Terre futuriste à la recherche d’un criminel intergalactique nommé Jared-Syn (Michael Preston). Grâce à un cristal aux propriétés hors-norme, ce dernier possède des pouvoirs surnaturels. Son homme de main est son propre fils, Baal (R. David Smith), un cyborg menaçant dont le bras télescopique projette un venin hallucinogène. Dogen retrouve leur trace alors qu’ils viennent d’éliminer un homme recueillant de précieux cristaux dans une mine. Laissée orpheline, sa fille Dhyana (Kelly Preston) se rallie à notre fier shérif pour tenter d’arrêter le sinistre duo et leur armée de guerriers mutants. Un ancien ranger désabusé, Rhodes (Tim Thomerson), vient leur prêter main-forte…
Tout et n’importe quoi
Même s’il se donne de fausses allures de space-opera, Metalstorm est surtout une énième imitation de Mad Max 2 dont il reprend les décors désertiques post-apocalyptiques, les véhicules blindés futuristes et un héros dont le look se conforme très fidèlement à celui de Mel Gibson. Mais Charles Band ne pouvait se contenter de l’imagerie empruntée à George Miller. Il ajoute donc dans son long-métrage tout et n’importe quoi : des vaisseaux volants (très mal incrustés), des pistolets-laser, un homme-machine, des téléportations, un guerrier monstre électrique (animé en rotoscopie), un duel façon western spaghetti, des sables mouvants, des serpents souterrains voraces, des mutants borgnes, des motos volantes, bref on ne pourra pas lui reprocher son manque de générosité ! Le film nous offre son quota nécessaire de tôle froissée et d’explosions, comme au bon vieux temps de Crash (que Band réalisa quelques années plus tôt) mais sur un mode futuriste. Dommage que les poursuites de voiture dans le désert ne soient pas particulièrement palpitantes, ni les combats mano a mano ou cette interminable bataille finale aérienne. Bien sûr, le réalisateur/producteur ne recule devant aucune occasion pour exploiter le gimmick de la 3D (des projectiles, du verre brisé, des véhicules, des cascadeurs, des monstres jaillissent à tour de rôle face à la caméra) et se verra même offrir par Universal une coquette somme pour coupler la sortie de Metalstorm avec celle des Dents de la mer 3.
© Gilles Penso
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