TREMORS 3, LE RETOUR (2001)

Un troisième épisode joyeusement délirant qui s’inscrit dans la continuité du film précédent et nous fait découvrir de nouvelles mutations étonnantes…

TREMORS 3 : BACK TO PERFECTION

 

2091 – USA

 

Réalisé par Brent Maddock

 

Avec Michael Gross, Shawn Christian, Susan Chuang, Charlotte Stewart, Ariana Richards, Tony Genaro

 

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS I SAGA TREMORS

Après S.S. Wilson, c’est au tour de Brent Maddock, l’autre scénariste des deux premiers Tremors, de passer à la mise en scène. Ce sera son premier et seul film en tant que réalisateur, Wilson lui prêtant ici main-forte en dirigeant la seconde équipe. Jusqu’alors second rôle bruyant et pétaradant, Michael Gross passe ici sur le devant de la scène dans la peau de l’indécrottable fou des armes Burt Gummer. Désormais, ce sera lui le héros de la saga Tremors, Kevin Bacon et Fred Ward ayant tiré leur révérence. Cet épisode se situant à nouveau dans la petite ville de Perfection – contrairement au précédent qui transportait l’intrigue au Mexique -, plusieurs comédiens du tout premier Tremors reprennent leurs rôles : Charlotte Stewart (Nancy), Ariana Richards (Mindy), Tony Genaro (Miguel) et Robert Jayne (Melvin). Nouveau-venu, Shawn Christian incarne Jack Sawyer, un cowboy de pacotille qui a mis sur pied une petite attraction minable pour touristes en mal de sensations fortes, à l’aide de quelques trucages simulant la présence des redoutables graboïdes. Autre nouveau visage, Susan Chuang joue Jodi, une jeune commerçante qui essaie de faire fructifier sa petite boutique malgré une conjoncture pas très florissante. Entre Jack et elle, une petite idylle va s’installer. Ce seront eux les protagonistes principaux de Tremors 3, aux côtés de Burt Gummer bien sûr.

On ne peut s’empêcher de dresser un parallèle entre la démarche de ce film et celle des habitants de Perfection qu’il met en scène : une tentative un peu désespérée d’exploiter le filon des graboïdes jusqu’au bout. De fait, l’entame laisse flotter un inévitable sentiment de déjà-vu. Les vers géants reviennent donc ramper sous le sol en avalant au passage quelques victimes imprudentes, leurs rejetons les « hurleurs » font une brève apparition sous forme d’une horde nocturne qui n’est pas sans évoquer (toutes proportions gardées bien sûr) les arachnides de Starship Troopers et Gummer continue à jouer de la gâchette en tirant sur tout ce qui bouge. C’est sympathique et distrayant, certes, mais pas follement novateur. Il y a tout de même en cours de route quelques nouveaux éléments qui relancent l’intérêt et permettent de varier les plaisirs : l’apparition de « El Blanco », un graboïde blanc qui suit Burt partout en une sorte d’hommage à « Moby Dick », et surtout de toutes nouvelles créatures au design disons… surprenant.

Monstres pétomanes

Dans Tremors 2, les graboïdes donnaient naissance à des variantes bipèdes virulentes surnommées « hurleurs ». Ici, nous découvrons que ces derniers évoluent sous une autre forme que les protagonistes ne vont pas tarder à affubler d’un surnom très imagé : « les culs de voltigeurs » ! Bipèdes, montés sur des pattes de dinosaures, ils arborent une sorte de gueule osseuse effilée qui s’ouvre en quatre parties, une collerette membraneuse qui recouvre leur dos et une crête dorsale. Dotées d’une vision infrarouge proche de celle des Predators, ces bêtes hybrides possèdent une autre particularité : ils sont capables de s’envoler en expulsant un gaz incandescent par leur anus. Oui oui, vous avez bien lu ! Cette capacité physique parfaitement farfelue a tout de même le mérite de diversifier les séquences de suspense. Car désormais, les humains ne sont plus en sécurité en hauteur. La menace peut venir à la fois du sol et des airs. Si les créatures animatroniques du studio ADI tiennent toujours la route, les images de synthèse supervisées par Kevin Kutchaver pour Himani Productions sont moins convaincantes et gâchent un peu le plaisir. Tremors 3 n’est pas avare en séquences mouvementées invraisemblables, comme Burt englouti par un ver géant, qu’il faut ensuite extirper du corps gluant de la bête découpée à la tronçonneuse, ou encore l’assaut final des monstres volants. On note aussi un florilège de répliques de haut vol, en particulier « ça pue comme un slibard de bidasse » ou le très poétique « Sale péteur, c’est moi qui t’ai fait péter ! » La franchise Tremors continuera par la suite à faire des petits à un rythme effréné.

 

© Gilles Penso


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