Un aventurier spécialisé dans les animaux inconnus se lance sur les traces du monstre du Loch Ness et de tous ses cousins préhistoriques…
BEYOND LOCH NESS
2008 – USA
Réalisé par Paul Ziller
Avec Brian Krause, Niall Matter, Don S. Davis, Donnelly Rhodes, Carrie Genzel, Amber Borycki, Neil Denis, Sebastian Gacki
THEMA MONSTRES MARINS
Loch Ness Terror est le petit film de monstres typique estampillé Sci-Fi Channel, ni meilleur ni pire que les autres, mais indéniablement distrayant. Le prologue, situé au milieu des années 70, nous présente une petite équipe de chercheurs explorant les rives du Loch Ness. Bien vite, le gigantesque monstre qui, d’habitude, joue l’arlésienne avec les photographes et les cameramen, s’exhibe dans toute sa splendeur, pousse un ou deux rugissements puis dévore la quasi-totalité des infortunés humains. Seul survivant du massacre, le jeune James Murphey n’en ressort pas tout à fait indemne, forcément. Vingt ans plus tard, c’est devenu un cryptozoologiste aventurier, au look très caricatural de cowboy de western spaghetti (longue gabardine, chapeau aux bords larges, cigarillo, et même un thème musical à l’harmonica pour les spectateurs distraits n’ayant pas saisi l’allusion). Marchant sur les traces du capitaine Achab de « Moby Dick », il a juré la perte de Nessie et de tous ses cousins, qui s’avèrent être des plésiosaures, reptiles marins préhistoriques ayant survécu par miracle depuis l’ère secondaire. Ses pérégrinations le conduisent dans la petite ville d’Ashburn, en bordure du Lac Supérieur qui abrite non seulement un titanesque dinosaure aquatique femelle mais aussi toute une frétillante progéniture.
Dans un film comme Loch Ness Terror, il est évident que les personnages humains nous intéressent moins que les monstres. Chaque protagoniste est donc un archétype brossé à gros traits. Il y a la femme flic sympathique, son fils débrouillard et courageux, son rival stupide et couard, son ex-petite amie mignonnette et intelligente… A cette brochette sans saveur s’ajoute un policier mollasson et inexpressif auquel le scénario réserve les pires répliques, du type : « c’est grotesque, des dinosaures vivent à Ashburn ! » Mixant les éléments anatomiques du poisson et du reptile, la maman plésiosaure et ses rejetons rappellent la morphologie du monstre du Loch Ness animé par Jim Danforth dans Le Cirque du docteur Lao.
Moitié phoque moitié éléphant de mer
Conçues la plupart du temps en image de synthèse (avec quelques éléments animatroniques pour une poignée de gros plans), les créatures sont dans la moyenne des monster movies micro-budgétés de la collection Sci-Fi. Les textures sont relativement réalistes, les incrustations plus ou moins convaincantes… En revanche, leur crédibilité est sérieusement altérée par leur design étrange, leur abdomen bedonnant et leurs nageoires aplaties les dotant d’une démarche assez ridicule, à mi-chemin entre le phoque et l’éléphant de mer ! Spécialiste des créatures étranges (Snakehead Terror, Swarmed, Yeti, Troglodyte), le réalisateur Steve Ziller émaille son film de quelques effets gore assez osés pour le petit écran (têtes arrachées, corps coupés en deux, tripes à l’air). En revanche, sa mise en scène manque singulièrement d’idées et d’efficacité, lorgnant du côté des Dents de la mer pour les courses-poursuites aquatiques et calquant quelques effets de Jurassic Park sur la terre ferme, sans que ces emprunts spielbergiens n’élèvent sensiblement le niveau de ce Loch Ness Terror facultatif.
© Gilles Penso
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