INFESTED (2002)

Un groupe d’anciens amis se réunit après la mort de l’un d’entre eux et se retrouve soudain assailli par un essaim de mouches mutantes…

INFESTED

 

2002 – USA

 

Réalisé par Josh Olson

 

Avec Zach Galligan, Lisa Ann Hadley, Daniel Jenkins, Amy Jo Johnson, Nahanni Johnstone, Robert Duncan McNeill

 

THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS

Infested est une œuvre pour le moins étrange, dans la mesure où elle s’essaie à un mélange des genres audacieux et inhabituel : la comédie dramatique trentenaire et le film d’horreur de série B. Tout commence comme un remake des Copains d’abord de Lawrence Kasdan. Un groupe d’anciens amis se réunit à l’occasion de la mort d’un d’entre eux et décide de prolonger les retrouvailles dans une grande maison de campagne. Les blagues fusent, les sentiments s’exacerbent, l’ambiance fluctue entre la mélancolie teintée de nostalgie et la joie potache, les tubes des années 80 retentissent sur les platines 45 tours, et le film part plutôt sur un bon pied. D’autant que la mise en scène de Josh Olson s’avère dynamique et que le casting se pare de quelques figures populaires, comme le sympathique Zach Calligan (héros inoubliable des deux Gremlins), le charismatique Robert Duncan McNeill (figure récurrente de la série Star Trek Voyager) ou la craquante Amy Jo Johnson (ex-membre des Power Rangers, et oui !).

Tout va bien tant que l’intrigue reste réaliste. Mais dès que l’épouvante pointe le bout de son nez, c’est du grand n’importe quoi. Brusquement, nos héros sont attaqués par des nuées de mouches mutantes agressives qui investissent leurs corps, se reproduisent et les transforment en zombies agressifs. Infested se mue alors en mixage contre-nature de L’Inévitable catastrophe, L’Invasion des profanateurs de sépulture et La Nuit des morts-vivants. Le problème ne provient pas tant du choc des genres mais de la terrible banalité des situations qui s’ensuivent – collection de clichés sans surprise – et surtout de l’abominable médiocrité des effets spéciaux. Comment croire une seule seconde à ces essaims de mouches en image de synthèse qui ressemblent à de petits points noirs issus d’un jeu vidéo des années 80 ? Mal animées, mal incrustées, elles décrédibilisent toutes les scènes où elles interviennent.

Le mélange des genres

Visiblement en mal de budget décent, le réalisateur eut mieux fait de jouer la carte de la suggestion et de ne montrer qu’une poignée d’insectes réels pour évoquer la menace. D’autant que la scène la plus efficace, en matière de répulsion, est celle où Amy Jo Johnson prend sa douche et malaxe sans le savoir du shampoing infesté de mouches. Sans parler de cette ultime explosion, dont l’indigence du trucage numérique prête fatalement au rire. Et les comédiens de déclamer des répliques improbables, du genre : « Nom de Dieu, c’est pire qu’un cauchemar ! » Quant au plan final, faux happy-end pour le moins convenu, il s’agit tout simplement d’un plagiat de celui de L’Invasion des profanateurs de Philip Kaufman. Bref, Infested est un film complètement à côté de la plaque, dont la seule originalité aura été de tenter un mariage de styles à priori antithétiques. C’est d’autant plus dommage qu’un crossover entre le film de copains, de zombies et d’insectes tueurs aurait été des plus réjouissants avec un scénario décent et des effets spéciaux dignes de ce nom. Josh Olson allait se rattraper trois ans plus tard en écrivant le scénario de l’excellent History of Violence réalisé par David Cronenberg.

 

© Gilles Penso


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