DR JEKYLL ET LE LOUP-GAROU (1972)

Le lycanthrope espagnol incarné par Paul Naschy rencontre le célèbre docteur Jekyll… et se transforme en Mister Hyde !

DR JEKYLL Y EL HOMBRE LOBO

 

1972 – ESPAGNE

 

Réalisé par Leon Klimovsky

 

Avec Paul Naschy, Shirley Corrigan, Jack Taylor, Mirta Miller, José Marco, Luis Induni, Barta Barri, Luis Gaspar, Elsa Zabala, Lucy Tiller

 

THEMA LOUPS-GAROUS I JEKYLL ET HYDE I SAGA WALDEMAR DANINSKY

Jamais à court d’idées nouvelles pour dynamiser la saga du loup-garou Waldemar Daninsky et soucieux de varier les plaisirs sous l’influence récurrente des « Universal Monsters », le scénariste/comédien Jacinto Molina (plus connu sous son nom d’artiste Paul Naschy) décide cette fois-ci de mêler le mythe de la lycanthropie avec celui de docteur Jekyll et Mister Hyde, le tout dans l’Angleterre des années 1970. Nous démarrons cette histoire rocambolesque au milieu d’une soirée mondaine de la haute société londonienne où l’on se vante d’avoir abattu du beau gibier et où la discussion vagabonde tranquillement autour de la légende du loup-garou. Un peu à l’écart, le taciturne docteur Henry Jekyll (un Jack Taylor plutôt convaincant dans le rôle) écoute les échanges distraitement puis salue l’assistance et rentre chez lui, obnubilé par les expériences qui occupent tout son esprit. Après cette petite introduction, le personnage disparaît du scénario – il ne réapparaîtra qu’en seconde partie de métrage. L’intrigue se concentre alors sur l’hôte de cette réception, le chasseur Imre Kostaz (José Marco). En compagnie de sa ravissante épouse Justine (Shirley Corrigan), ce dernier retourne à Baliavasta, son village hongrois natal, et décide d’aller visiter le vieux cimetière local. C’est là que va se nouer le drame…

Car trois brigands qui rodaient dans les parages tentent de voler la voiture des Kostaz, tuent Imre et agressent son épouse. Waldemar apparaît alors subitement, surgi de nulle part tel un justicier catcheur ténébreux, et s’interpose, sauvant Justine de leurs griffes. Il ramène la belle dans le château sombre où il vit en compagnie de la vénérable Uzvika Bathory (qui, malgré son patronyme, n’est visiblement pas une « comtesse vampire »). Comme on pouvait s’y attendre, Waldemar est frappé d’une terrible malédiction qui le transforme en loup-garou les nuits de pleine lune. Il déambule alors dans le village, massacre les bandits qui traînent puis revient dans son château comme si de rien n’était, à nouveau humain et frais comme un gardon. Lassés des exactions du lycanthrope, les villageois commencent à s’agacer et se préparent à prendre d’assaut le château. Waldemar et Justine prennent alors la fuite et se retrouvent à Londres. Là, Justine présente Waldemar à son ami le docteur Henry Jekyll – le revoilà ! – qui accepte de se pencher sur son cas en détournant les vertus du célèbre sérum conçu par son grand-père…

Docteur Waldemar et Mister Garou

Le scénario nous permet d’en apprendre un peu plus sur le personnage de Waldemar : son père est mort à la guerre, sa mère s’est éteinte quand il était tout jeune, et c’est donc la vieille Uzvika qui l’a élevé. Comme dans les films précédents, l’acteur vedette se révèle toujours aussi impressionnant en lycanthrope bestial et toujours aussi peu expressif en humain. Il ne prononce d’ailleurs son premier dialogue qu’au bout d’une demi-heure pour quasiment déclarer sa flamme à la jeune femme qui vient pourtant de perdre son époux. Un triangle amoureux s’installe au cours du troisième acte avec le docteur Jekyll, qui n’est pas non plus insensible aux charmes de Justine. Pour enrichir encore l’aspect « soap opera » de l’intrigue, Sandra (Mirta Miller), l’assistante de Jekyll, lui fait les yeux doux et regrette amèrement son indifférence. Dr Jekyll et le loup-garou n’est pas avare en séquences originales, notamment la métamorphose de Waldemar dans un ascenseur sous les yeux terrifiés d’une infirmière, l’expérience qui mue notre héros en Mister Hyde (une sorte de sosie de Dick Rivers avec le visage blafard et les yeux fiévreux), l’assistante qui révèle soudain sa nature de psychopathe sadomasochiste ou encore le surgissement du lycanthrope dans une boîte de nuit… Le film tient donc ses promesses de spectacle excessif et débridé faisant fi de toute logique pour mieux surprendre ses spectateurs.

 

© Gilles Penso


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