DOLLMAN VS. DEMONIC TOYS (1993)

Un policier extra-terrestre miniature et une infirmière de 30 centimètres de haut affrontent des jouets démoniaques…

DOLLMAN VS. DEMONIC TOYS

 

1993 – USA

 

Réalisé par Charles Band

 

Avec Tim Thomerson, Tracy Scoggins, Melissa Behr, Phil Brock, Phil Fondacaro, R.C. Bates, Willie C. Carpenter, Peter Chen, Frank Welker, Tim Dornberg

 

THEMA NAINS ET GÉANTS I JOUETS I EXTRA-TERRESTRES I SAGA CHARLES BAND I DEMONIC TOYS

Roi du recyclage et des économies d’échelle, le producteur/réalisateur Charles Band a toujours aimé exploiter jusqu’au bout les concepts développés au sein de sa compagnie Full Moon. D’où l’idée de réutiliser les héros de trois films bien distincts dans l’espoir de faire fructifier des franchises potentielles à travers l’exercice du crossover. Dollman vs. Demonic Toys s’amuse ainsi à mêler le flic extra-terrestre miniature de Dollman (d’Albert Pyun, 1991) avec l’infirmière rétrécie par des aliens dans Bad Channels (de Ted Nicolaou, 1992) et les jouets maléfiques de Demonic Toys (de Peter Manoogian, 1992). Pour donner corps à ce medley improbable, Band passe lui-même à la mise en scène et confie le scénario à Craig Hamann (auteur du moyen métrage My Best Friend’s Birthday de Quentin Tarantino). Tim Thomerson, Melissa Behr et Tracy Scoggins, personnages respectifs de Dollman, Bad Channels et Demonic Toys, acceptent de participer à ce film patchwork lorsque Charles Band leur promet un tournage court et sympathique, même si aucun d’entre eux n’est vraiment dupe sur la qualité du produit fini. Dès l’entame, on sent bien que Dollman vs. Demonic Toys va tirer à la ligne : une durée globale d’une heure cinq à peine, un interminable générique de 4 minutes 30, de très nombreux stock-shots empruntés aux films précédents… De toute évidence, Band tente de faire du neuf avec du vieux en réduisant les dépenses au maximum.

Le film s’intéresse d’abord à la femme flic Judith Grey, de retour dans l’entrepôt de jouets où elle connut les mésaventures racontées dans Demonic Toys. Un clochard s’introduit lui aussi dans les lieux, fait une chute, provoquant l’écoulement de litres de sang qui permettent aux joujoux diaboliques de ressusciter. Alors qu’elle tente de les stopper, Judith est arrêtée par des collègues et démise de ses fonctions. Changement de décor : nous voilà dans la cuisine d’une coquette maison de banlieue. Ginger, la jolie infirmière rétrécie de Bad Channels, se réveille dans un tiroir, croque dans une tartine géante, allume la radio puis est sauvée in-extremis d’une araignée gigantesque par Brick Bardo, le flic miniature de Dollman. L’idylle à petite échelle qui se noue entre les deux mini-héros est interrompue par Judith, qui réclame leur aide contre les jouets démoniaques. Leur taille sera en effet un atout pour se faufiler dans les conduits de l’entrepôt et en découdre avec ces peluches grimaçantes. Gonflé à bloc, notre trio part donc bras-dessus bras-dessous à l’assaut des « Demonic Toys »…

Batailles miniatures

Du côté des vilains jouets, on retrouve avec joie Jack le clown aux crocs acérés, Oupsy le bébé en plastique et Static le robot aux bras-canons. Si le vorace ours en peluche Teddy le Grizzly manque à l’appel, il est remplacé par une caricature de G.I. Joe, Zombietoid, qui grimace nerveusement en brandissant son épée. Les effets spéciaux qui donnent vie à cette galerie colorée (marionnettes mécaniques, costumes articulés) sont rudimentaires mais efficaces, tout comme la petite poignée de décors surdimensionnés permettant de visualiser la taille réduite des héros miniatures. Quelques séquences folles ponctuent le film, comme ce passage impensable où le bébé pervers essaie d’abuser de Ginger dans une maison de poupée ! Mais pour le reste, Dollman vs. Demonic Toys assure le service minimum côté péripéties et n’offre aux spectateurs que de molles échauffourées entre les minuscules belligérants et les vilains joujoux. Anecdotique et parfaitement facultative, cette triple séquelle n’est pas entrée dans les mémoires. Brick Bardo ne deviendra donc pas le héros de la franchise envisagée. Les jouets maléfiques, quant à eux, reviendront en 2004 dans un autre crossover improbable : Puppet Master vs. Demonic Toys.

 

© Gilles Penso


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