Jamie Foxx, Dave Franco et Snoop Dogg jouent les mercenaires chasseurs de vampires dans cette comédie d’action sanguinolente…
DAY SHIFT
2022 – USA
Réalisé par J.J. Perry
Avec Jamie Foxx, Dave Franco, Snoop Dogg, Natasha Liu Bordizzo, Meagan Good, Karla Souza, Steve Howey, Scott Adkins, Oliver Masucci, Eric Lange, Peter Stormare
THEMA VAMPIRES
Day Shift marque les premiers pas de réalisateur de J.J. Perry. Pour autant, notre homme est loin d’être un débutant à Hollywood. Grand spécialiste des arts martiaux et du maniement des armes, il a œuvré sur les cascades de quelque 150 films, de Mortal Kombat à Avatar en passant par Batman et Robin, Blade, Wild Wild West, La Planète des singes, Constantine, Ultraviolet ou encore Iron Man. À partir de 2006, il devient également réalisateur de deuxième équipe, dirigeant les séquences de poursuites et de combats de longs-métrages musclés comme Fast and Furious 8 et 9 ou Skyscraper. Perry a donc de la bouteille et une expérience indiscutable dans le domaine de l’action. Il semblait légitimement en mesure de prendre en charge la réalisation d’un film à part entière, pour peu qu’il s’agisse d’une œuvre mouvementée et gorgée de testostérone. Le voici donc à la tête de Day Shift, une comédie d’horreur conçue sur-mesure pour Jamie Foxx, avec en guise de « sidekicks » Dave Franco (le frère de James) et le rappeur Snoop Dogg. Écrit par Tyler Tice, le scénario est revu et corrigé par Shay Hatten, qui n’est pas particulièrement connu pour sa finesse (nous lui devons notamment John Wick Parabellum, Army of the Dead et Army of Thieves). Sachant que le film est conçu pour atterrir directement sur la plateforme Netflix, à quoi fallait-il s’attendre ?
Musique cool, panoramas californiens ensoleillés, montage nerveux, les premières images de Day Shift donnent le ton : la légèreté est de mise. Jamie Foxx incarne Bud Jablonski, un modeste nettoyeur de piscines qui œuvre dans la vallée de San Fernando. Mais cette activité respectable cache son véritable gagne-pain : il est chasseur de vampires. Mercenaire solitaire, il traque donc les suceurs de sang qu’il massacre sans relâche pour pouvoir récupérer leurs canines, la seule chose qu’ils ne peuvent régénérer. Or les crocs de vampires se monnaient très bien. Mais Bud apprend que son ex-femme envisage de déménager avec leur fille de huit ans. Cette dernière a besoin d’argent pour des frais de scolarité impayés et pour un nouvel appareil dentaire. Bud est alors prêt à tout pour augmenter ses revenus, quitte à réintégrer le très officiel syndicat de chasseurs de vampires duquel il fut renvoyé à cause d’un grand nombre de manquements aux règles et aux protocoles. Cette réembauche ne se fait qu’à deux conditions : il travaillera uniquement de jour (d’où le titre du film) et sera épaulé par un petit fonctionnaire (Dave Franco) qui s’assurera du bon respect du code de conduite des chasseurs de vampires…
Les dents de l’amer
La mécanique du buddy movie se met en place assez rapidement, opposant le mercenaire dur à cuire et le comptable étriqué (un duo qui n’est pas sans évoquer par moments celui de Dolph Lundgren et Brian Benben dans Dark Angel). L’humour du film s’appuie principalement sur l’incompatibilité de ces co-équipiers, avec en filigrane des clins d’œil à Entretien avec un vampire, Twilight et Génération perdue. Mais Day Shift est surtout un film d’action. Les combats sanglants contre des vampires contorsionnistes, les poursuites de voitures, les gunfights à répétition et les décapitations en série saturent donc l’écran tandis que le compositeur Tyler Bates déchaîne ses guitares électriques, ses percussions et ses synthétiseurs. Hélas, le spectacle sonne creux. Pour habile qu’elle soit, la mise en scène ne dépasse pas celle d’un réalisateur de deuxième équipe : propre, nette, efficace mais sans véritable enjeu dramatique. Le scénario lui-même reste désespérément superficiel, agitant comme des marionnettes des personnages archétypaux dont le sort nous importe bien peu. De nombreuses idées originales étaient pourtant amorcées : les cinq types de vampires (les méridionaux, les orientaux, les arthropodes, les Uber et les juvéniles), le pouvoir surnaturel de leurs crocs, la création d’une crème solaire leur permettant d’évoluer en plein jour… Mais rien de tout ça n’est exploité et le film s’oublie très vite après son visionnage.
© Gilles Penso
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