Ce huitième épisode de la saga des Démons du maïs n’entretient que peu de rapports avec la nouvelle de Stephen King dont il est censé s’inspirer…
CHILDREN OF THE CORN: GENESIS
2011 – USA
Réalisé par Joel Soisson
Avec Billy Drago, Tim Rock, Kelen Coleman, Barbara Nedelhakova, Dusty Burwell, Duane Whitaker
THEMA ENFANTS I DIABLE ET DÉMONS I SAGA LES DÉMONS DU MAÏS I STEPHEN KING
Alors que le remake des Démons du maïs réalisé par Donald P. Borchers semblait avoir sonné le glas de l’interminable flot de séquelles du film de Fritz Kiersch, Joel Soisson écrit et réalise un huitième épisode qui, contrairement à ce que son titre pourrait faire penser, n’a rien d’une préquelle. Le prologue se situe pourtant avant les événements décrits dans le premier film de la saga, plus précisément en septembre 1973, à 20 miles de Gatlin dans le Nebraska. Démobilisé après la guerre du Vietnam, un jeune soldat rentre chez lui. Mais il découvre avec horreur que sa famille a été assassinée. Sa mère a du maïs enfoncé dans la bouche, son père des épis plantés dans les yeux, et sa sœur n’a pas échappé au massacre. Une petite fille aux cheveux sales, aux allures de fantôme asiatique, marche alors lentement vers lui et lui renvoie sa propre culpabilité (« tueur de bébés » entend-on de manière lancinante). Le soldat s’effondre alors subitement sur le perron.
Ce prologue laisse entrevoir un potentiel intéressant, mais ce n’est qu’un leurre dans la mesure où la suite des événements n’a aucun rapport avec ce pré-générique et ne s’y réfère jamais. Car l’intrigue, qui se situe désormais dans les années 2000, s’intéresse à d’autres personnages, en l’occurrence Tim (Tim Rock) et Allie (Kelen Coleman), un couple tombé en panne sur une route californienne. La jeune femme est enceinte et la chaleur commence à leur taper sur les nerfs. Ils trouvent alors refuge chez un autochtone patibulaire, « le prêcheur » (Billy Drago), qui vit dans une petite maison isolée avec sa femme Oksana (Barbara Nedeljakova), une jeune et jolie Ukrainienne. L’ambiance est pesante, l’homme reste très taciturne tandis que la jeune fille opère d’invraisemblables manœuvres de séduction vers Tim. Obligés d’accepter l’hospitalité de ce couple guère rassurant pour la nuit, Allie et Tim découvrent, dans le terrain vague autour de la maison, un entrepôt qui sert manifestement de lieu de culte, ainsi qu’une grange dans laquelle semble être retenu prisonnier un enfant.
Carambolage
Bientôt, des forces surnaturelles se mettent à œuvrer dans la maison. Lorsqu’un policier fait irruption, il est soudain propulsé dans les airs et disparaît. Et si c’était l’enfant, possédé par une entité maléfique, qui les retenait tous prisonniers ? Le huis clos sur lequel s’appuie Les Enfants de l’horreur – la genèse est assez efficace dans un premier temps, mais la situation peine à évoluer, l’abondance de dialogues artificiels entravant la bonne marche du récit. A l’exception d’une scène de cauchemar (Allie est poursuivie dans un champ de maïs par des enfants qui l’attaquent à coup de serpe et de hache et la crucifient pour la sacrifier à une divinité), on ne voit pas bien le rapport entre ce film et la nouvelle de Stephen King, dont le nom s’affiche pourtant en grand sur la jaquette DVD. Peu de choses marqueront les mémoires dans ce film un peu insignifiant, à l’exception peut-être du carambolage spectaculaire qui survient pendant le climax, seul moment où le budget semble un peu plus élevé que celui d’un court-métrage amateur.
© Gilles Penso
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