Un septième opus qui relève le niveau grâce à une mise en scène stylisée et une atmosphère glauque et surréaliste…
CHILDREN OF THE CORN : REVELATION
2001 – USA
Réalisé par Guy Magar
Avec Claudette Mink, Kyle Cassie, Michael Ironside, Troy Yorke, Michael Rogers, Crystal Lowe
THEMA ENFANTS I DIABLE ET DÉMONS I SAGA LES DÉMONS DU MAÏS I STEPHEN KING
Voilà bien longtemps que plus personne n’attendait rien de la saga Les Démons du maïs, dont la longévité invraisemblable est due aux bénéfices générés par la sortie de chaque nouvel opus sur le marché de la vidéo. La surprise occasionnée par le septième épisode n’en est que plus agréable. Certes, Les Démons du maïs 7 n’a rien d’un chef d’œuvre et ne passera pas à la postérité, mais sa mise en scène est stylisée, ses acteurs convaincants, ses enfants vraiment effrayants et ses mécanismes d’épouvante très efficaces. Responsable de cet opus largement au-dessus du niveau des autres, Guy Magar, dont la carrière se concentre principalement les séries télévisées, nous avait déjà étonnés sur grand écran avec Les Forces du mal. Jouant la carte de l’unité de lieu, Les Démons du maïs 7 se déroule entièrement dans un immeuble sinistre dont la cave abrite une culture clandestine de maïs.
L’héroïne Jamie Lowell (Claudette Mink) rend visite à sa mère dont elle n’a pas de nouvelles. Celle-ci, une athée pure et dure, a subitement décidé sans raison de vendre sa maison, de s’armer d’une bible et de s’installer dans un vieil appartement sordide sur le point d’être démoli. Sur place, Jamie rencontre des enfants sinistres (dont une petite fille qui joue en pleine nuit à la marelle sur un pentagramme tracé à la craie !) mais ne trouve aucune trace de sa mère. Guy Magar parvient à établir une ambiance trouble dès le prologue. La première rencontre nocturne avec le prêtre qu’incarne Michael Ironside, dans une ruelle aux éclairages bleutés surréalistes, évoque même Dario Argento. Quant aux locataires de l’immeuble, ils s’avèrent tous un peu bizarres : paranoïaques, agressifs, junkies ou délurés…
L’apparition éclair de Michael Ironside
Le raccord – très lointain – avec la nouvelle de Stephen King s’établit lorsque Jamie découvre que sa grand-mère appartenait dans sa jeunesse à un culte d’enfants qui considéraient les adultes comme Satan. Tous s’immolèrent et elle survécut par miracle. Or les parents de Jamie sont eux aussi sont morts dans un incendie, et le building décrépi est bâti sur l’ancien lieu de culte de la secte. Les bambins qui massacrent bientôt tous les habitants de l’immeuble sont apparemment les spectres des enfants morts dans l’incendie. Une scène déroutante montre un de ces charmants bambins jeter des grains de maïs dans le bain d’une danseuse, laquelle est aussitôt agressée par des lianes qui s’emparent d’elle et la noient. On sent bien que Guy Magar souffre des très faibles moyens mis à sa disposition et que les effets spéciaux ne sont pas aussi performants qu’il le souhaiterait, notamment les images de synthèse médiocres visualisant la croissance accélérée du maïs. Quant à Michael Ironside, il n’intervient réellement qu’à vingt minutes de la fin du film, le temps d’une courte scène de dialogue. Sous la défroque d’un prêtre dur à cuire et patibulaire, il prononce quelques phrases lapidaires et ambiguës comme : « elle est morte, mais elle n’est probablement pas partie ». Seul nom connu du casting, il a droit à son nom en haut de l’affiche malgré un rôle extrêmement restreint.
© Gilles Penso
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