Et de 6 ! La saga des enfants maléfiques vaguement inspirée par les écrits de Stephen King se paie ici Nancy Allen et Stacy Keach en vedettes invitées…
CHILDREN OF THE CORN 666 : ISAAC’S RETURN
1999 – USA
Réalisé par Kari Skogland
Avec John Franklin, Natalie Ramsey, Gary Bullock, Alix Koromzay, Stacy Keach, Nancy Allen, Paup Popowich
THEMA ENFANTS I DIABLE ET DÉMONS I SAGA STEPHEN KING I LES DÉMONS DU MAÏS
En dépit de tout sens commun et de toute cohérence, la saga Les Démons du maïs initiée en 1984 poursuit son bonhomme de chemin avec ce sixième épisode qui s’oublie aussitôt après son visionnage, malgré quelques guest stars sur le retour et une tentative de retour aux sources premières de la franchise. Les Démons du maïs 6 est réalisé à la va vite par Kari Skogland, une téléaste ayant notamment œuvré pour les séries Nikita et The Crow. Lorsque le film commence, Hannah Martin (Natalie Ramsey) est de retour dans Gatlin, sa ville natale. Elle embarque sur la route un autostoppeur prêcheur qui lui cite des passages de la Bible puis disparaît soudain mystérieusement, tandis que la jeune femme fait une embardée et plante sa voiture dans un champ de maïs. Hannah est venue chercher sa mère Rachel, qui est prétendue morte, et qu’incarne une Nancy Allen (Pulsions, Robocop) à la beauté miraculeusement préservée. À ses côtés, Stacy Keach joue le médecin de l’hôpital de Gatlin.
Mais l’élément le plus singulier du casting est John Franklin, interprète original du petit Isaac dans le tout premier épisode de la saga réalisé par Fritz Kiersch. Petit, trapu, affublé d’un visage d’enfant vieilli et d’une voix haut perchée, le comédien suscite un certain malaise à chacune de ses apparitions. Son personnage sort du coma et relance la secte du maïs à Gatlin, dont la cible est cette fois-ci la génération des adultes qui étaient enfants dans les années 80. Comme il ne se passe à peu près rien pendant le film, Hannah est souvent en proie à des hallucinations furtives (sang, cadavres d’humains ou d’animaux, personnages bizarres), histoire de tenir le spectateur en éveil. Une vague histoire de prophétie qui doit se réaliser lorsque seront unis le premier fils et la première fille des enfants du maïs originaux s’intègre timidement à l’intrigue sans la faire beaucoup avancer.
« Je n’ai pas d’âme ! »
La mise en scène excessivement maniérée de Kari Skogland rend souvent incompréhensibles les actions ou les faits et gestes des personnages. Les bizarreries des prises de vues et du montage – truffé de fondus enchaînés et de ralentis – semblent surtout avoir pour but de cacher la vacuité du film, qui se prend très au sérieux malgré son concept absurde et son méchant cabotinant sans la moindre retenue (à sa décharge, comment prononcer sobrement des répliques comme « Boudha, Gandhi, même Jésus Christ avaient des visions d’un monde parfait… Ma vision est absolue ! » ou encore « Je n’ai pas d’âme ! » ?). Comme les trois précédents, ce sixième opus fut exploité directement en vidéo (en VHS et en DVD), avec un succès très modéré mais suffisant pour générer un septième et dernier (enfin !) épisode. Bien sûr, le matériel promotionnel continue de mettre abusivement en avant le nom de Stephen King, qui se serait bien passé de cette saga interminable de moins en moins connectée avec sa nouvelle initiale. Malin, le titre original des Démons du maïs 6 décline le « Nombre de la Bête » 666. On s’amuse comme on peut.
© Gilles Penso
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