Dolph Lundgren affronte un massif extra-terrestre qui débarque sur Terre et multiplie les victimes humaines…
DARK ANGEL / I COME IN PEACE
1990 – USA
Réalisé par Craig R. Baxley
Avec Dolph Lundgren, Brian Benben, Betsy Brantley, Matthias Hues, Jim Haynie, David Ackroyd, Jay Bilas, Sam Anderson, Mark Lowenthal
THEMA EXTRA-TERRESTRES
C’est en 1984 que Jonathan Taylor, alors scénariste débutant, écrit l’histoire de Dark Angel, qui se nomme alors « Lethal Contact », autrement dit « Contact mortel ». Lorsque le projet entre en production, David Koepp (futur auteur des scripts de Jurassic Park, Mission impossible et Spider-Man) participe largement à la réécriture. Ce film d’action et de science-fiction conçu sur mesure pour Dolph Lundgren (qui vient d’enchaîner Dangereusement vôtre, Rocky IV et Les Maîtres de l’univers) est confié aux bons soins de Craig R. Baxley. Futur réalisateur de plusieurs adaptations télévisées de Stephen King (La Tempête du siècle, Rose Red, Le Journal d’Ellen Rimbauer, la série Kingdom Hospital), Baxley dirige là son deuxième long-métrage après l’explosif Action Jackson, et force est de constater que notre homme a du savoir-faire. Ironiquement, c’est la seconde fois que Baxley met en vedette un adversaire de Rocky Balboa. Après Carl Weathers (alias Apollo Creed) dans Action Jackson, il dirige ainsi Lundgren (qui fut Ivan Drago) dans Dark Angel. Le film démarre fort. Un automobiliste qui essaie tant bien que mal de faire fonctionner son lecteur CD a un accident de voiture. A peine a-t-il le temps de se remettre de ses émotions qu’un objet non identifié surgit des cieux et réduit son véhicule en bouille, dans une grande explosion incandescente. Du brasier surgit alors un homme étrange, les yeux blancs, les cheveux décolorés, qui se contente de dire : « Je viens en paix ».
I Come in Peace est d’ailleurs le titre sous lequel le film est sorti aux États-Unis, pour éviter la confusion avec deux longs-métrages précédents s’appelant déjà Dark Angel. Mais pour sa sortie internationale, l’énigmatique référence à un « ange sombre » a été conservée. « Je viens en paix » est donc la phrase leitmotiv de ce visiteur venu d’ailleurs, incarné par le gigantesque Matthias Hues, un acteur si grand (deux mètres de haut) qu’aucune doublure de sa taille ne fut dénichée par la production, le poussant donc à réaliser ses cascades lui-même. L’extra-terrestre écume les rues de la ville en quête de victimes humaines auxquelles il fait toutes subir le même sort. Il leur injecte une dose massive d’héroïne (subtilisée à des gangsters), puis leur perfore le crâne et récupère leur endorphine afin d’obtenir une drogue d’une valeur inestimable. Car notre alien est un dealer d’outre-espace ! Deux hommes vont se dresser sur son chemin : le policier Jack Caine (Dolph Lundgren), qui vient tout juste de perdre son partenaire au cours d’une opération sous couverture qui a mal tourné, et l’agent du FBI Arwood Smith (Brian Benben). Entre eux s’installe immédiatement une mécanique bien huilée de buddy movie. Car tout les oppose : d’un côté le grand flic instinctif, brut de décoffrage et monolithique, de l’autre le petit fonctionnaire procédurier, méthodique et nerveux. Même la différence de taille et de gabarit crée un effet comique. Et si le registre de jeu de Lundgren reste très limité (dès qu’il veut exprimer la colère ou la tristesse, on n’y croit plus du tout), Benben excelle avec l’abattage qu’il allait ensuite largement exploiter dans la série TV Dream On.
Le dealer de l’espace
Le casting s’offre quelques seconds couteaux intéressants : Jay Bilas (dont ce sera le seul titre de gloire) dans le rôle d’un autre extra-terrestre venu chasser le premier, Betsy Brantley (la mère du jeune héros de Princess Bride) dans la peau de la petite amie légiste de Lundgren, David Ackroyd (émule d’Iron Man dans le téléfilm Exo-Man) en agent du FBI qui cache bien son jeu, ou encore Mark Lowenthal (Bons baisers d’Hollywood) sous la défroque d’un scientifique excentrique et surexcité. Sans oublier la prestation furtive d’Al Leong, le fameux acteur asiatique dont la spécialité était de mourir de manière spectaculaire dans une quantité astronomique de films d’action de l’époque. Dark Angel contient son lot réglementaire de fusillades, de poursuites de voitures, d’explosions, de vitres brisées, de bagarres et de kung-fu, ainsi que plusieurs idées de montage astucieuses, comme ce coup porté par l’extra-terrestres qui s’enchaîne avec le choc d’une boule de billard, ou l’aspiration de l’endorphine d’une victime qui devient l’écoulement d’un café dans une tasse. Lourdaud mais extrêmement divertissant, Dark Angel s’achève sur une punchline hélas intraduisible en français. Alors que le vil alien affirme une ultime fois « I come in peace », Lundgren lui répond « and you go in peaces, asshole !” (“et tu repars en morceaux, connard !”) avant de le faire exploser !
© Gilles Penso
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