Une journaliste sans pudeur mène l’enquête au cœur de la jungle amazonienne où règne une redoutable tribu anthropophage…
EMANUELLE E GLI ULTIMI CANNIBALI
1977 – ITALIE
Réalisé par Joe d’Amato
Avec Laura Gemser, Gabriele Tinti, Susan Scott, Donald O’Brien, Percy Hogan, Monica Zanchi, Annamaria Clementi, Dirce Funari
THEMA CANNIBALES
En 1974, Just Jaeckin propulse le cinéma érotique aux sommets du box-office avec Emmanuelle. Très réactifs, les réalisateurs italiens lancent illico Amore Libero, dans lequel l’héroïne se prénomme Emanuelle (avec un seul M pour éviter les problèmes juridiques). Dans le rôle principal, Laura Gemser y dévoile sans pudeur ses charmes exotiques. C’est le point de départ d’une série de films estampillés « Black Emanuelle », dont une demi-douzaine seront réalisés par Joe d’Amato. Celui-ci, pas encore spécialisé dans l’horreur, tente pourtant un mélange des genres avec Emanuelle et les derniers cannibales, connu également sous le titre guilleret Viol sous les Tropiques. À l’érotisme soft, d’Amato mêle ainsi les tribus sauvages mangeuses de chair humaine. « D’après une histoire vraie » ose annoncer le carton d’introduction, avant que le spectateur ne découvre Emanuelle, journaliste infiltrée dans une institution psychiatrique pour femmes et équipée d’une poupée dissimulant un appareil photo.
Là, une infirmière se fait agresser par une des pensionnaires qui lui dévore littéralement un sein. Un tatouage sur l’abdomen de la sauvageonne laisse imaginer qu’elle a été en contact avec la tribu cannibale Apiaca, qui sévissait quelque part sur le continent Sud-Américain mais a officiellement disparu depuis cinquante ans. Emanuelle mène l’enquête auprès du professeur Mark Lester (Gabriele Tinti), qui accepte de diriger pour elle une expédition en Amazonie. Sur place, nos tourtereaux sont rejoints par sœur Angela (Annamaria Clementi), la jeune Isabelle (Monica Zanchi), le chasseur McKenzie (Donald O’Brien), son épouse Maggie (Susan Scott) et le guide Salvadore (Percy Hogan). Entre deux scènes de fesses intercalées artificiellement dans le récit, Emanuelle et les derniers cannibales comporte son lot de clichés inhérents au film de jungle : périls de circonstance (serpents, sables mouvants), trahisons et convoitises (la carcasse d’un avion renferme des diamants) et romances contrariées (le chasseur lorgne sur le joli postérieur d’Isabelle tandis que son épouse le trompe avec Salvadore).
Chair fraîche
Au bout d’une heure, les cannibales daignent enfin se montrer. Sans atteindre la folie d’Anthropophagous, d’Amato nous livre quelques scènes gore gratinées. Les tétons de sœur Angela sont découpés au couteau pour servir d’apéritif et ses intestins font office de plat de résistance. Maggie se voit octroyer un coup de couteau en plein pubis avant que tout le monde ne plonge ses mains dans la blessure béante pour se mettre un petit quelque chose ensanglanté sous la dent ! Le sort de McKenzie n’est pas beaucoup plus enviable. Les Apiacas, décidément très inspirés, le coupent en deux à l’aide d’une corde serrée autour de sa taille. Afin de sauver Isabelle, droguée et violée par tous les hommes de la tribu, Emanuelle surgit alors des eaux en se faisant passer pour une déesse aquatique. Nue comme Eve et le ventre tatoué, elle nous offre une vision botticellienne plus envoûtante encore qu’Ursula Andress dans Docteur No. Après une poursuite finale au suspense plutôt efficace, cette aventure improbable s’achève sur un happy end précipité.
© Gilles Penso
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