Le huitième épisode de la saga des poupées sanglantes est un best-of qui se contente de mixer les meilleurs passages des films précédents…
PUPPET MASTER : THE LEGACY
2003 – USA
Réalisé par Robert Talbot (alias Charles Band)
Avec Kate Orsini, Jacob Witkin
THEMA JOUETS I SAGA PUPPET MASTER I CHARLES BAND
Plus la saga Puppet Master avance dans le temps, plus son producteur Charles Band cherche des idées pour économiser de l’argent tout en continuant d’alimenter le marché vidéo. Avec Puppet Master Legacy, il pousse le bouchon très loin. En passant lui-même derrière la caméra (sous le pseudonyme de Robert Talbot), il réunit deux acteurs (Kate Orsini et Jacob Witkin) dans un décor unique et tourne avec eux pendant deux jours, ce qui lui permet d’obtenir à peu près une demi-heure de métrage très modérément palpitant où le duo passe son temps à dialoguer, à se menacer avec une arme à feu et à écouter des bandes enregistrées. Pour le reste, le patron de Full Moon Entertainment se contente de puiser de larges extraits dans les sept films précédents de la saga, prétextant un enchaînement de flash-backs pour piller ainsi son propre patrimoine à bas prix. À peine se contente-t-il d’embaucher le scénariste C. Courtney Joyner (l’auteur de Nuits sanglantes, Prison, Class of 1999, Puppet Master III ou encore Doctor Mordrid, caché derrière le pseudonyme Gene Yarbrough) et le monteur Steven Nielson (The Crater Lake Monster, Demon in the Bottle, Le Cerveau de la famille) pour assembler ces éléments disparates en un tout cohérent, et le tour est joué.
Nous sommes à Bodega Bay, dans la fameuse grande maison au bord de mer que nous connaissons depuis le premier Puppet Master. Dans une pièce sombre, l’agent secret Maclain (Kate Orsini) lit le journal d’André Toulon dans l’espoir d’y trouver le secret de sa formule magique, en vain. Elle dégaine alors son arme, descend les marches d’un escalier qui la mènent vers un sous-sol et tombe sur un atelier où reposent plusieurs des poupées de Toulon (Blade, Pinhead, Jester, Tunneler et Six-Coups). Là se trouve un homme, Eric Weiss (Jacob Witkin), qui semble en savoir long sur Toulon. Et pour cause : lorsqu’il était enfant, le maître des poupées l’a sauvé des griffes des nazis. Le canon sur la tempe, il accepte de partager son savoir en laissant tourner un enregistrement recueillant les confessions de Toulon. Et c’est parti pour trois-quarts d’heure de flash-backs, régulièrement entrecoupés de saynètes répétitives avec les deux acteurs s’efforçant d’assurer les transitions entre les différents extraits.
Puppet Medley
Le seul intérêt du film est la possibilité pour les amateurs de revoir en accéléré tous les moments forts de la saga sans être obligés de révisionner les sept films en entier. Tout y est en vrac : la jeunesse de Toulon à Paris et son idylle naissante avec Ilsa (ou Elsa au gré des films), la découverte du secret des poupées vivantes en Egypte, la lutte contre les nazis, le massacre des parapsychologues, le suicide puis la résurrection du maître des poupées, le combat contre Sutekh et ses démons, l’arrivée de Decapitron, le détour par le freak show du docteur Magrew. Bref, voilà un résumé efficace d’une décennie de péripéties mouvementées et sanglantes. Ce patchwork présente au moins un avantage : s’efforcer de remettre les événements dans l’ordre en gommant autant que possible les incohérences chronologiques qui parsemaient la franchise. Mais pour tous ceux qui sont familiers avec les poupées sanglantes d’André Toulon, Puppet Master : the Legacy est un épisode parfaitement facultatif – pour ne pas dire fumiste ! Toutes les poupées originales de la saga, créées par David Allen et Dennis Gordon, ayant été vendues aux enchères un an après la distribution du film, des répliques construites par d’autres artistes seront utilisées dans les épisodes suivants.
© Gilles Penso
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