DOCTEUR WHO ET LES DALEKS (1965)

Le fameux docteur Who passe du petit au grand écran, prend le visage de Peter Cushing et affronte de célèbres robots extra-terrestres…

DOCTOR WHO AND THE DALEKS

 

1965 – GB

 

Réalisé par Gordon Flemyng

 

Avec Peter Cushing, Roy Castle, Jennie Linden, Roberta Tovey, Barrie Ingham, Michael Coles, Geoffrey Toone, Mark Peterson

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I ROBOTS

Demeurée longtemps inconnue en France, la série britannique Dr Who jouit pourtant outre-Atlantique d’une popularité exceptionnelle et d’une longévité unique au monde, puisque sa diffusion ne s’est quasiment jamais interrompue depuis 1963. Durant ses nombreuses décennies de bons et loyaux services, le docteur du titre, un mystérieux savant capable de voyager dans le temps et dans l’espace, fut interprété par une demi-douzaine de comédiens. Dès la première saison de la série, son succès fut tel que la compagnie Amicus décida d’en tirer un long-métrage réadaptant assez fidèlement l’épisode « The Daleks ». Pour le grand écran, Who a pris le célèbre visage de Peter Cushing, affublé ici d’un maquillage le vieillissant considérablement et grand-père de deux filles : Susan (Roberta Tovey), une gamine malicieuse et surdouée, et Barbara (Jennie Linden), une jeune femme fiancée au sympathique mais maladroit Ian (Roy Castle). Lors d’une visite de ce dernier, tous les quatre se retrouvent dans la plus fameuse des inventions du Dr Who, le TARDIS (abréviation de « Time and Relative Dimension in Space »). Cette machine, qui a les allures d’une cabine de police et semble beaucoup plus vaste à l’intérieur qu’à l’extérieur, a la capacité de transporter ses occupants sur n’importe quelle planète et à n’importe quelle époque.

Suite à une maladresse, Who et ses compagnons se retrouvent propulsés dans une étrange forêt pétrifiée dont ils ignorent tout. Explorant une vaste cité métallique alentour, ils tombent entre les griffes des Daleks, des créatures extra-terrestres obligées de porter des carapaces leur donnant des allures de robots en forme de salières géantes, suite à une guerre atomique qui a empli l’atmosphère de radiations mortelles. Leurs ennemis sont les Thals, un peuple pacifique aux maquillages et aux perruques improbables, qui survivent dans les bois grâce à un antidote les préservant des radiations. Les Daleks entendent bien se servir de leurs otages humains pour voler l’antidote des Thals puis les éliminer une bonne fois pour toutes de leur planète, via l’explosion d’une bombe à neutron.

L’attaque des salières géantes

L’intrigue n’est pas inintéressante, et ménage quelques bons moments de suspense. Mais Gordon Flemyng s’efforce tant de muer ce Docteur Who et les Daleks en comédie pour enfants en bas âge que l’impact du film finit par en pâtir. Les Daleks ne cessent d’expliquer et de répéter leurs plans machiavéliques pour que tout le monde puisse bien suivre le fil du récit, Roy Castle multiplie les pitreries dans le but d’amuser la galerie, et même Peter Cushing n’échappe guère à la caricature, campant probablement l’un des rôles les moins subtils de sa prestigieuse carrière. Pour couronner le tout, le scénario véhicule une idéologie un peu douteuse, tournant carrément en dérision le pacifisme et prônant un appel aux armes. Formellement, ce Docteur Who est plutôt réussi, exhibant sur toute la latitude du format Cinémascope une forêt de studio très photogénique et une armée de Daleks multicolores du plus bel effet. Quant à la partition de Barry Gray, elle lorgne du côté de John Barry et des premiers James Bond, notamment au cours d’un générique de début enjoué.

 

© Gilles Penso

 

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