Dans un monde futuriste où la couche d’ozone a disparu, un petit groupe de rebelles affronte un robot tueur caché parmi eux…
CRASH AND BURN
1990 – USA
Réalisé par Charles Band
Avec Paul Ganus, Megan Ward, Bill Moseley, Eva LaRue, Jack McGee, Ralph Waite, Elizabeth MacIellan, Katherine Armstrong, John David Chandler
THEMA ROBOTS I FUTUR I SAGA CHARLES BAND
Au début des années 90, Charles Band est dans sa période « gros robots ». Dans la foulée de son projet surdimensionné Robot Jox, réalisé par Stuart Gordon sous la bannière de sa compagnie en pleine faillite Empire Pictures, il décide de s’atteler à un film au sujet voisin conçu cette fois-ci avec un budget minuscule. À vrai dire, Crash and Burn (que les distributeurs vidéo français affublèrent du titre surréaliste Synthoid 2030) n’entretient que très peu de liens avec Robot Jox, mais Band alimente la confusion pour profiter de la campagne marketing du film de Gordon. Sur certains territoires, Crash and Burn sera d’ailleurs titré Robot Jox 2. Le scénario original, écrit par John S. Cardone puis révisé par David Pabian, se situe dans un futur post-apocalyptique désertique qui n’est pas sans rappeler celui de Parasite, une autre micro-production de Charles Band. Tourné dans le site d’Alabama Hills, où furent jadis filmés de nombreux western, le film prend place dans un monde guère engageant où la couche d’ozone n’existe quasiment plus et où ceux qui s’aventurent en plein jour sans combinaison spéciale s’exposent à des rayons ultra-violets particulièrement corrosifs.
C’est dans ce contexte pessimiste que s’active « l’Union pour la Liberté de Conscience », une troupe de rebelles qui tentent de résister contre le pouvoir en place, autrement dit le groupe Unicom. Employé de cette compagnie surpuissante, le motard Tyson Keen (Paul Ganus) finit par se rallier à la « bonne cause » lorsqu’il rend visite à une jeune fille et à son grand-père qui ont monté un studio de télévision autonome dans une ancienne usine désaffectée. Sur le terrain voisin trône la carcasse d’un ancien robot géant, du type de ceux que le gouvernement utilisait jadis dans les mines d’uranium. Une tempête thermique menaçant au loin, la petite équipe reste sur place. Synthoid 2030 prend alors la tournure d’un film de couloirs ennuyeux où tout le monde cherche tout le monde dans la pénombre moite tandis qu’un mystérieux tueur rôde dans les coursives.
L’éveil tardif du robot géant
Les influences du film sont mixtes, notamment Terminator (l’androïde assassin qui menace les héros) et The Thing (le test qui permet de déterminer qui est le monstre parmi les membres de l’équipe). Quelques clins d’œil émaillent le métrage (le poster de The Angry Red Planet qui trône dans une des chambres) mais son visionnage s’avère être une épreuve soporifique. Les acteurs sont insipides, les dialogues creux, les situations répétitives, les décors banals, bref l’ennui se propage à la vitesse grand V. Charles Band tente bien d’exhiber quelques seins nus et de saupoudrer le film d’effets gore (conçus par le futur maestro Greg Cannom), mais rien n’y fait. La seule attraction à laquelle le spectateur puisse se rattacher est le DV-8, ce fameux robot géant qui git au milieu des décombres et sort de sa léthargie pour venir en aide aux héros. C’est une jolie création de David Allen, dans l’esprit des créatures qu’il avait conçues pour Robot Jox, mais son intervention est extrêmement frustrante, puisqu’elle ne dure que trois minutes, montre en main ! D’autant que Charles Band ne laisse à Allen ni le temps ni l’argent nécessaires pour animer le géant de fer en stop-motion. La marionnette remue donc timidement au cours d’un climax qui nous sort à peine de notre torpeur.
© Gilles Penso
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