Naomi Watts et Karen Black tiennent la vedette de ce quatrième épisode où de nouveaux enfants sont possédés par le démon imaginé par Stephen King
CHILDREN OF THE CORN IV : THE GATHERING
1996 – USA
Réalisé par Greg Spence
Avec Naomi Watts, Karen Black, Jamie Renée Smith, Mark Salling, Brent Jennings, Toni Marsh, Lewis Fanagan III
THEMA ENFANTS I DIABLE ET DÉMONS I SAGA DÉMONS DU MAÏS I STEPHEN KING
Contrairement aux trois premiers films de la saga des Démons du maïs, ce quatrième épisode, sobrement sous-titré La Moisson, sort directement en vidéo. C’est un signe des temps, et il en sera de même pour tous les opus suivants. Le titre français opte d’ailleurs bizarrement pour Les Enfants du Maïs au lieu des Démons du Maïs. Oubliant le final du long-métrage précédent, qui annonçait une apocalypse à l’échelle planétaire avec le déploiement d’un grand monstre animatronique digne de Lovecraft, celui-ci revient à un cadre rural et modeste. Alors en début de carrière, Naomi Watts interprète la jeune Grace Rhodes, interrompant ses études pour rendre visite à sa mère June (Karen Black) dans une petite ville du Nebraska. Prise d’une peur irrationnelle des champs de maïs, en proie à de terribles cauchemars, June refuse de dépasser le perron de sa maison. Nous découvrons alors le reste de la famille de Grace : sa petite sœur Margaret, encore enfant, et son frère James, préadolescent. De toute évidence, ce sont des proies idéales pour le culte du maïs.
Grace reprend provisoirement son ancien travail d’infirmière pour le médecin local et découvre que les jeunes enfants du coin sont tous pris de violents accès de fièvre et de convulsions. Il ne s’agit évidemment pas d’un simple virus. Ils sont possédés par l’esprit d’un enfant fantôme/zombie surgi d’un puits. Bientôt, tous ces charmants bambins se mettent à déambuler en groupe, à la façon de ceux du Village des damnés, et à assassiner les habitants. Lors d’une scène assez marquante, le sang des enfants stocké dans les tubes à essai déborde pour se transformer en une marre écarlate d’où émerge une main armée d’une faucille. Mais le reste du temps, les séquences horrifiques et les meurtres surprennent surtout par leur manque d’inventivité. L’homme transpercé par toutes sortes d’outils dans une grange (faux, fourche, faucille) et plus tard l’infirmière assaillie par des objets tranchants se contentent ainsi de plagier le climax de Carrie.
Cauchemars à répétition
Au fil d’une intrigue routinière et ennuyeuse, les personnages n’en finissent plus de faire des cauchemars imbriqués les uns dans les autres jusqu’à ce que les événements tournent à la parodie involontaire. Finalement, le film de Greg Spence illustre à merveille la théorie de la relativité développée par Albert Einstein. En effet, malgré sa courte durée (à peine plus d’une heure), Les Enfants du maïs : la Moisson semble interminable. Spence réalisera deux ans plus tard un autre film de genre, Prophecy 2, avant de se concentrer sur ses activités de producteur (on le retrouvera au générique de nombreuses séries dont Game of Thrones). Naomi Watts, quant à elle, devra attendre le Mulholland Drive de David Lynch pour se muer progressivement en superstar et tenter de faire oublier de sa filmographie ces premiers pas embarrassants aux côtés des enfants du maïs.
© Gilles Penso
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