ILSA, LA TIGRESSE DU GOULAG (1977)

Dans cette troisième aventure sanglante et débridée, la blonde tortionnaire incarnée par Dyanne Thorne sévit dans la Sibérie des années 50…

ILSA, TIGRESS OF SIBERIA

 

1977 – CANADA

 

Réalisé par Jean Lafleur

 

Avec Dyanne Thorne, Michel-René Labelle, Gilbert Beaumont, Jean-Guy Latour, Ray Landry, Terry Haig, Jacques Morin

 

THEMA SUPER-VILAINS I SAGA ILSA

Après avoir été assassinée dans les années 40 à la fin d’Ilsa, la louve des SS, puis s’être retrouvée enfermée dans les geôles d’un palais arabe au beau milieu des seventies dans Ilsa, gardienne de harem, la blonde tortionnaire est de retour dans Ilsa, tigresse du goulag où elle mène la vie dure aux prisonniers politiques dans la Sibérie de 1953. On le voit, la logique et le sens de la chronologie n’ont pas droit de cité dans cette série bizarre qui s’évertue à mêler érotisme et horreur en un douteux mixage contre-nature. Cette fois-ci, la mise en scène a été reprise par Jean Lafleur, ancien collaborateur de David Cronenberg, et il faut bien avouer que ce troisième épisode, toujours produit par la compagnie canadienne Cinepix, n’y a gagné ni en rythme, ni en inventivité. La première partie du film nous plonge en terrain connu. La maléfique Ilsa dirige désormais un goulag, où la torture punitive est quotidiennement pratiquée. C’est donc reparti pour un festival d’atrocités, cette fois-ci réservées uniquement aux mâles, contrairement aux deux épisodes précédents dans lesquels c’est majoritairement la gent féminine qui passait un mauvais quart d’heure.

À défaut d’être subtils, les effets spéciaux s’avèrent efficaces et bien saignants : bras de fer dont le perdant a le poignet tranché par une tronçonneuse, victimes jetées vivantes dans la gueule d’un tigre affamé, prisonnier évadé à la tête transpercée par une lance puis fracassée par une masse, rebelle noyé dans l’eau glacée… Un beau jour, on apprend la mort de Staline et l’arrivée imminente d’un général opposé au régime. Le goulag est donc mis à feu et à sang et les tortionnaires s’enfuient. Le film semble terminé, mais nous ne sommes qu’à une quarantaine de minutes de métrage, ce qui est tout de même un peu court. L’action se transporte alors à Montréal en 1977. Ilsa y poursuit des activités criminelles, sous la couverture officielle d’une maison close, et n’a pas perdu la main côté libido. En effet, chaque soir, elle choisit deux hommes parmi ses collaborateurs patibulaires et passe une nuit fort agitée avec eux.

Tortures high-tech

Modernisation oblige, la « super-vilaine » emploie désormais des moyens high-tech pour torturer ses victimes, notamment un ordinateur capable de déceler les phobies des gens pour pouvoir ensuite les plonger dans un monde virtuel où ils se croient victimes desdites phobies. Ainsi, une jeune donzelle soumise à cette machine mine de rien très avant-gardiste se voit elle envahie de serpents et de lézards en tous genres, les reptiles étant ce qu’elle redoute le plus au monde. Lorsque vient le tour du héros, ancien prisonnier du goulag du début y ayant échappé par miracle, la phobie révélée est tout autre : il ne craint  qu’une seule chose, la castration ! Une fois de plus, tout s’achève par une fusillade générale, provoquée par un commando influencé à nouveau par les James Bond, tandis qu’Ilsa se retrouve abandonnée au beau milieu d’un désert de glace, la jambe cassée, et obligée de faire brûler tout l’argent qu’elle a extorqué pour pouvoir se réchauffer. Ce sera l’avant-dernière aventure d’une super-vilaine prompte à flatter les instincts les plus bas du public des années 70.

 

© Gilles Penso

 

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