ILSA, GARDIENNE DE HAREM (1976)

La super-vilaine tortionnaire est de retour dans une séquelle délirante qui mêle une fois de plus l’horreur et l’érotisme dans un cadre désormais exotique…

ILSA, HAREM KEEPER OF THE OIL SHEKS

 

1976 – USA

 

Réalisé par Don Edmonds

 

Avec Dyanne Thorne, Michael R. Thayer, Spalding Gray, Uschi Digard, Sharon Kelly, Haji Cat, Tanya Boyd, Marilyn Joi, Su Ling

 

THEMA SUPER-VILAINS I SAGA ILSA

Moins malsain et plus récréatif que son prédécesseur, Ilsa gardienne de harem fut initié par la société de production Cinepix suite au succès inespéré d’Ilsa la louve des SS. Don Edmonds reprend le poste du réalisateur, mais le producteur David F. Friedman n’est plus de la partie. Cette séquelle démarre sur une séquence presque burlesque qui témoigne d’une sensible augmentation budgétaire et d’une volonté manifeste de changer un peu de ton. On y voit un cavalier traverser le désert au galop, tandis qu’un hélicoptère transporte trois caisses étiquetées « fragile ». Les caisses sont ramenées en camion par un groupe de mercenaires jusqu’à un palais arabe. Lorsqu’elles sont ouvertes, on y trouve trois femmes nues, kidnappées en Occident pour venir gonfler les rangs du harem du cheikh El Sharif (Jerry Delony, camouflé ici sous le pseudonyme de Victor Alexander). Comme le titre l’indique, c’est la redoutable Ilsa qui mène avec autorité ces femmes soumises au bon plaisir de leur maître.

Ainsi, au mépris de toute logique, la blonde dominatrice abattue en pleine seconde guerre mondiale à la fin d’Ilsa la louve des SS est ici de retour, intacte et sans une ride, au beau milieu des années 70. Comme si elle était devenue un personnage générique, une incarnation du mal traversant les genres et les époques à la manière d’un Monstre de Frankenstein. Penchant oriental des deux ariennes qui secondaient jadis Ilsa, deux Africaines athlétiques prénommées Velours et Satin servent d’assistantes à la blonde matrone, et sont interprétées avec fougue par Marilyn Joi et Tanya Boyd. Visiblement inspirées par Bambi et Perle Noire, les deux lutteuses qui attaquaient Sean Connery dans Les Diamants sont éternels, elles se livrent ici à un sanglant combat de catch contre un massif renégat. James Bond et les serials semblent d’ailleurs avoir marqué de leur empreinte cette séquelle exotique, comme en témoignent certaines séquences archétypiques : le retour du prince déchu, la danseuse du ventre qui cache un micro dans le diamant sur son nombril ou la tête du héros enfermée dans une cage qui libèrera une tarentule affamée dès que la flamme d’une bougie aura fait brûler la corde qui la retient prisonnière.

Le désert des barbares

Les scènes de tortures extrêmes, marque de fabrique de la série, sont toujours de mise, notamment sur une victime féminine aux seins écrasés dans un étau, à l’œil arraché, au corps envahi de fourmis carnivores, ou encore au sexe empli d’une charge explosive ! Sans compter cette esclave aux dents brisées à coups de marteau, ce voleur à la main tranchée avec un sabre ou cet autre homme couvert de pétrole puis immolé… Et c’est toujours le maquilleur Joe Blasco qui orchestre ce festival du gore crasseux. Comme dans le premier film, Ilsa se laisse soumettre par un athlétique Américain, le commandant Adam de l’US Navy (Max Thayer) venu rendre visite au cheikh en compagnie du diplomate Kaiser (Wolfgang Roehm) afin de le faire chanter et de lui soutirer son pétrole. Comme dans le film précédent, tout s’achève par une rébellion générale, avec force gunfights et explosions hérités eux aussi de la saga 007.

 

© Gilles Penso

 

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