PSYCHO SISTERS (1998)

Deux sœurs mentalement très perturbées quittent l’institut psychiatrique où elles étaient internées et massacrent tous les hommes qu’elles croisent…

PSYCHO SISTERS

 

1998 – USA

 

Réalisé par Pete Jacelone

 

Avec Theresa Lynn, J.J. North, Nancy Sirianni, John Knox, Anthony Bruno, Kris Burtt, Carl Burrows, Nancy Alison, Michael Devin

 

THEMA TUEURS

Psycho Sisters fut d’abord un film semi-amateur tourné en vidéo par Pete Jacelone au milieu des années 90. Quelques années plus tard, armé d’un budget légèrement supérieur, le cinéaste en tournait son propre remake sur pellicule. Les « sœurs psychotiques » du titre sont Jackie et Jane Sicole (J.J. North et Theresa Lynn), qui vivent avec un passif plutôt lourd à porter. Après que leur mère ait assassiné et castré son époux avant de se donner la mort, elles ont elles-mêmes été agressées par trois adolescents qui ont violé et tué leur sœur cadette Janice. Traumatisées, nos deux sœurs séjournent un bon moment dans un institut psychiatrique, jusqu’à ce que Samuel Lawrence (John Knox), l’arrogant médecin en charge de leur traitement, n’estime qu’elles soient prêtes à réintégrer la société. Bien mal lui en prend, car nos « psycho sisters », pas vraiment remises de leurs fêlures, passent leur temps libre à kidnapper et exécuter de fort sanglante manière tous les jeunes hommes qui ont le malheur de croiser leur chemin. Comble de bon goût, elles conservent dans des bocaux les sexes de toutes leurs victimes ! Pendant ce temps, le lieutenant Anderson mène mollement l’enquête, à la recherche d’un hypothétique serial killer qu’il surnomme le plus sérieusement du monde « le trancheur de pénis ». Les choses se compliquent lorsque Jackie, en proie à des visions récurrentes de sa sœur décédée, commence à éprouver des sentiments pour un sympathique employé de la banque du sperme…

Si le postulat de Psycho Sisters est plutôt séduisant, la mise en forme laisse franchement à désirer. Dialogues niais, jeu d’acteur quasi-inexistant, mise en scène balourde, Pete Jacelone a bien du mal à tirer profit de son scénario. Restent quelques moments d’humour noir réjouissants, comme lorsque les sœurs fouillent discrètement dans leur sac à main en hésitant entre le couteau, le hachoir ou la machette, à l’insu de deux motards qu’elles s’apprêtent à occire dans les bois. Une poignée de personnages secondaires truculents égaient également le métrage, notamment cette rédactrice en chef d’un journal à scandale qui entretient des relations sadomasochistes avec son amant reporter.

Cadavres et pop-corn

Malheureusement, Psycho Sisters ne sait pas trop sur quel pied danser, hésitant entre le « rape and revenge » pur et dur façon I Spit on your Grave, la semi-parodie aux effets gore excessifs (le découpage en morceau et le dépeçage en gros plan d’une victime féminine ne font pas dans la dentelle !) et le drame psychologique sérieux. Un gunfight grotesque entre hell’s angels et policiers au beau milieu d’un charnier fait office de climax, tandis que les sœurs Sicole retournent tranquillement chez elles se débarrasser de quelques cadavres et se faire griller du pop-corn ! Pete Jacelone continuera par la suite d’œuvrer régulièrement dans le domaine du petit film de genre destiné directement au marché de la vidéo (avec des titres éloquents tels que Dead Students Society, Shoot the Girls ou The Erotic Mirror), sans vraiment faire d’éclat. Aussi maladroit qu’il soit, Psycho Sisters demeure donc, à ce jour, son seul véritable titre de gloire.

 

© Gilles Penso


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