Robert Rodriguez envoie ses agents secrets en culottes courtes sur une île peuplée de créatures hybrides et monstrueuses
SPY KIDS 2 : THE ISLAND OF LOST DREAMS
2002 – USA
Réalisé par Robert Rodriguez
Avec Antonio Banderas, Carla Gugino, Alexa Vega, Daryl Sabara, Steve Buscemi, Bill Paxton, Mike Judge, Danny Trejo
THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA SPY KIDS
Fort du succès de son énergique Spy Kids, Robert Rodriguez enfonce le clou avec cette suite décuplant effets spéciaux, action spectaculaire, gadgets science-fictionnels et monstres en tous genres. Depuis le film précédent, les « Spy Kids » sont devenus une branche à part entière des services secrets, et Carmen et Juni Cortez en sont les membres les plus réputés. Mais deux autres espions en herbe, Gary et Gerti Giggles, viennent un peu marcher sur leurs plates-bandes, et leur volent la vedette lors d’une opération de sauvetage de la fille du Président. Rétrogradés, nos deux héros piratent le serveur informatique de l’OSS et partent en mission sur une île inconnue, à la recherche d’une machine capable de détruire tous les systèmes électroniques de la planète. Visiblement satisfait de ses expérimentations en matière d’images de synthèse sur Spy Kids premier du nom, Rodriguez se lâche carrément sur ce deuxième épisode, où la 3D fuse dans tous les sens, malgré un budget à peine revu à la hausse (tout juste cinq millions de dollars de plus que le premier Spy Kids).
Supervisés par Rodriguez lui-même, ainsi que par Dale Carman (la série G.I. Joe), Brad Kuehn (Spider-Man), Daniel Leduc (Battlefield Earth) et Brandon Oldenburg (The Keyman), les effets numériques permettent notamment de visualiser les attractions hystériques d’un parc à thème dirigé par un cow-boy qu’interprète avec enthousiasme Bill Paxton (le parc en question s’appelle d’ailleurs « Troublemaker », nom de la compagnie de production de Rodriguez). La 3D donne également corps aux véhicules volants et sous-marins des espions de tous âges qui s’agitent dans le film, ainsi qu’à toutes sortes de monstres hybrides, œuvres d’un savant fou nommé Romero (hommage au grand George ?) et savoureusement incarné par Steve Buscemi. « Nous sommes des enfants, pas des monstres », s’écrie Carmen lorsqu’elle est confrontée à Romero, lequel se contente de rétorquer le plus sérieusement du monde « Quelle est la différence ? ».
L’île du docteur Romero
Car le brave homme considère les êtres contre-nature issus de son laboratoire comme sa tendre progéniture. « L’île des rêves perdus » qui donne son poétique sous-titre au film abrite ainsi une faune hétéroclite conçue comme un hommage direct aux films de Ray Harryhausen. On y trouve pèle mêle un dragon marin géant et bicéphale, des cochons aux ailes de pélicans, des poissons marcheurs et surtout un gorille-araignée et un crocodile-serpent qui se lancent dans un pugilat spectaculaire qu’on croirait issu de King Kong ou du 7ème voyage de Sinbad. Et puis, référence ultime, il y a ces squelettes armés de sabres qui attaquent nos jeunes héros, exactement comme dans Jason et les Argonautes. A ce titre, on ne peut qu’admirer le charme rétro des images de synthèse qui imitent avec soin le style de l’animation image par image des âges héroïques. Ainsi, non content d’avoir créé avec ses Spy Kids une véritable franchise propre à se décliner sous plusieurs formes, Robert Rodriguez donne un nouveau souffle et un véritable coup de jeune au cinéma d’aventure pour enfants.
© Gilles Penso
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