Habitué aux péplums musclés, Maciste se retrouve ici en pleine préhistoire au milieu de dinosaures fantaisistes…
MACISTE CONTRO I MOSTRI
1962 – ITALIE
Réalisé par Guido Malatesta
Avec Reg Lewis, Margaret Lee, Luciano Marin, Andrea Aureli, Myriam kent, Birgit Bergsen, Giovanni Pazzafini, Fulvia Gasser
THEMA DINOSAURES I EXOTISME FANTASTIQUE
Jusqu’alors héros imaginaire d’une mythologie fantaisiste s’érigeant en concurrent direct d’Hercule, Maciste se retrouve bizarrement en pleine préhistoire dans cet étrange opus situé pendant les grandes glaciations, dans un âge de pierre alternatif proche de celui des futures productions Hammer (Un million d’années avant JC, Quand les dinosaures dominaient le Monde). Aidar, fils du vieux roi de la tribu du soleil, se fiance. Soudain, un monstre marin menace ce futur ménage, mais Maciste intervient à temps et tue la créature. Peu après cet acte de bravoure, la peuplade des adorateurs de la lune se met à saccager le village d’Aidar et à enlever toutes les femmes de la tribu. Aidar, aidé de Maciste, va préparer sa contre-attaque. Vantés par un titre sans détour et par des posters dénués de la moindre retenue, les monstres tant attendus sont en réalité des amas de latex, timidement animés par des systèmes mécaniques rudimentaires, qui arrachent d’inévitables sourires aux spectateurs au lieu des frayeurs escomptées. Le premier est un saurien aquatique au long cou, une sorte de plésiosaure dont la tête évoque plus ou moins un lion. Grossièrement sculptée, cette maquette grandeur nature remue à grand-peine. Maciste s’en débarrasse en lui plantant une lance dans l’œil. Puis surgissent un serpent sous-marin à têtes multiples (réminiscence de l’Hydre de Lerne ?), un vrai varan grossi à l’écran – qui n’apparaît jamais dans les mêmes plans que Maciste histoire d’éviter les trucages optiques – et un dragon quadrupède aussi massif qu’apathique.
Entre ces interventions vaguement dinosauriennes, le film conte le combat très manichéen des sympathiques adorateurs du soleil (blonds et en fourrure blanche), vivant paisiblement dans les plaines, contre ceux de la Lune (bruns et tout de noir vêtus), fomentant leurs sinistres plans dans d’obscures cavernes. Même s’il prend fait et cause pour les premiers, Maciste (un Reg Lewis huilé et fort peu expressif, à ne pas confondre avec Reg Park qui tenait la vedette dans Hercule à la conquête de l’Atlantide et Hercule contre les vampires) semble vouloir faire office de médiateur, s’autoproclamant « fils du soleil et de la Lune ». Et pour que la symbolique des couleurs n’échappe à personne, notre héros musclé arbore fièrement une fourrure écarlate et une tignasse rousse idoine !
Le fils du soleil et de la Lune
Une fois n’est pas coutume, les scènes humaines s’avèrent plus distrayantes que celles des monstres (sauf pour les amateurs de second degré, évidemment), d’autant que les décors extérieurs naturels s’avèrent franchement photogéniques et que les batailles inter-tribus sont plutôt bien menées. Le film s’achève de fort classique manière par un cataclysme naturel (volcan et tremblements de terre à l’appui, comme il se doit) et par le combat singulier des chefs des deux tribus. Bref, une curiosité tout à fait facultative. Aux États-Unis, le fil sortit sous le titre très fantaisiste de Fire Monster Against the Son of Hercule (autrement dit « Le Monstre de feu contre le fils d’Hercule »), tandis que les affiches françaises, pour leur part, pillaient allègrement les visuels de Capitaine Sinbad et Jack le tueur de géants.
© Gilles Penso
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