LES MONSTRES DE L’ÎLE EN FEU (1960)

Un tyrannosaure, un brontosaure et un homme des cavernes se réveillent soudain sur une île isolée des Tropiques…

DINOSAURUS

 

1960 – USA

 

Réalisé par Irwin S. Yeaworth Jr.

 

Avec Ward Ramsey, Paul Lukather, Kristina Hanson, Alan Roberts, Fred Engelberg, Luci Blaine, Jack Younger, Wayne C. Treadway, Howard Dayton, James Logan, Gregg Martell

 

THEMA DINOSAURES

Jack Harris, producteur du fameux Blob avec Steve McQueen, décide de se lancer deux ans plus tard dans une aventure préhistorique. Résultat : Dinosaurus, traduit en France par Les Monstres de l’île en Feu, un titre absurde qui laisse à supposer que certains distributeurs ne voient pas les films dont ils sont censés assurer la promotion (il y aura la variante Monstre de l’île en feu pour la sortie du film en VHS). Le scénario de Dinosaurus laisse perplexe. Qu’on en juge : alors qu’il construit un port dans une île isolée des Tropiques, l’ingénieur américain Bart Thompson fait sauter une couche de terrain antédiluvienne, ramenant des fonds sous-marins un brontosaure, un tyrannosaure et un homme préhistorique dont les corps ont pu se conserver grâce à l’hibernation provoquée par des gaz comprimés. Les trois êtres se raniment au milieu de la nuit de leur découverte. L’homme des cavernes déambule bientôt à travers les habitations de l’île, intrigué par la civilisation. Le brontosaure, pacifique végétarien, est attendri par un petit garçon joueur. Quant au redoutable tyrannosaure, il sème la panique dans la région, écrasant un autobus. Inévitablement, les deux dinosaures finissent par s’affronter…

Dinosaurus s’adresse à un jeune public, ce qui explique en partie – sans l’excuser pour autant – son scénario particulièrement incohérent, frôlant dangereusement la niaiserie. Mais ce sont finalement les dinosaures qui déçoivent le plus. Les deux sauriens géants sont construits par le grand Marcel Delgado, créateur des magnifiques dinosaures de King Kong, mais comme c’était déjà le cas dans The Beast of Hollow Mountain, l’absence du chef animateur Willis O’Brien semble cruellement faire défaut. Du coup, le brontosaure et le tyrannosaure, grossièrement sculptés, s’apparentent plus à des jouets caoutchouteux qu’à des reptiles préhistoriques.

À cheval sur le brontosaure

Parmi les détails anatomiquement étranges, on note par exemple que le T-Rex se sert de ses bras pour porter ses victimes. D’autre part, le responsable de l’animation, Herb Johnson, ne crée que des mouvements très sommaires, sous la supervision de deux vétérans pourtant hautement qualifiés, Wah Chang et Gene Warren (Tom Pouce, Les Amours enchantées, La Machine à explorer le temps). On en vient presque à se demander si des acteurs déguisés n’auraient pas été plus vraisemblables. Malgré tout, certaines séquences clefs de ce Dinosaurus resteront dans les mémoires, et pas seulement par les amateurs de kitsch ou d’humour involontaire. On se souviendra notamment du petit garçon à cheval sur le brontosaure, des réactions de l’homme des cavernes face au mobilier moderne, ou encore de l’affrontement final entre le tyrannosaure et la pelleteuse mécanique qui inspirera le climax de The Crater Lake Monster, de Carnosaur, et peut-être même d’Aliens. Ces images valent surtout le détour si le film est visionné dans son format original, c’est-à-dire en Cinemascope.

 

© Gilles Penso

 

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