Le super-vilain asiatique incarné par Christopher Lee menace le monde avec un rayon destructeur et se heurte à un policier campé par Roger Hanin !
THE BRIDES OF DU MANCHU
1966 – GB
Réalisé par Don Sharp
Avec Christopher Lee, Douglas Wilmer, Howard Marion Crawford, Marie Versini, Heinz Drache, Roger Hanin, Tsai Chin
THEMA SUPER-VILAINS I SAGA FU MANCHU
Le Masque de Fu-Manchu ayant connu un petit succès, Don Sharp embraye dès l’année suivante sur cette séquelle proposant quelques variantes sur les motifs du film précédent. Comme tout bon super-vilain qui se respecte, le maléfique Oriental incarné par Christopher Lee a survécu à sa pseudo-mort et continue à perpétrer ses méfaits. Toujours friand de kidnappings de jolies filles, il détient dans son antre les épouses ou les filles de plusieurs grands savants et les maintient sous son emprise grâce à l’hypnose. Sous son contrôle, et sous les yeux de son propre père, l’une d’entre elles fait ainsi tomber une autre demoiselle dans une fosse pleine de serpents venimeux. Nayland Smith enquête à nouveau en compagnie du docteur Richard Peter, leur duo ressemblant plus que jamais à Sherlock Holmes et au docteur Watson. Malgré leur sagacité, ils ne peuvent empêcher un nouvel enlèvement au beau milieu d’une représentation théâtrale, à l’occasion d’un des moments forts du film.
Ne reculant devant aucun des clichés propres au genre, les dialogues ne font guère dans la dentelle. Du coup, alors qu’il est soumis à un sérum de vérité afin de lui faire révéler les objectifs du sinistre Chinois, le savant Jules Merlin, qui travaille à contrecœur avec Fu Manchu pour sauver la vie de sa fille, révèle simplement : « il veut dominer le monde ». Un autre protagoniste lâchera un laconique : « cet homme est démoniaque ». Comment ne pas raisonner autrement, lorsque Fu Manchu envoie tout le monde sur une fausse piste en annonçant que sa prochaine cible est le Windsor Castle ? Car au lieu de détruire le château, il désintègre un navire qui porte le même nom, avec 123 personnes à bord. Désormais, son ultimatum est on-ne-peut plus clair : toutes les nations qui lui résisteront seront rayées de la carte grâce à son rayon destructeur capable d’anéantir des régions tout entières. Venu prêter main forte à nos héros, le policier français Pierre Grimaldi est interprété par ce bon vieux Roger Hanin ! Si la présence du futur interprète de Navarro peut sembler incongrue en tel contexte, il faut savoir que le comédien triomphait à l’époque dans une série de polars d’action un tantinet parodiques (Le Tigre aime la chair fraîche, Le Tigre se parfume à la dynamite).
« Vous réentendrez parler de moi ! »
Moins novatrice que Le Masque de Fu-Manchu, cette première séquelle accentue le racisme latent inhérent au concept initial. Ainsi, dès qu’ils aperçoivent un Asiatique, nos héros cognent dessus sans retenue ni préavis. Et le scénario ne leur donne pas tort, dans la mesure où tous les Chinois du film sont des vilains à la solde de Fu Manchu (si l’on excepte Lotus, la servante dévouée de Nayland Smith). Réfugié dans le « Temple du Dieu Karma », le terroriste à longues moustaches s’apprête à frapper au cœur d’une conférence sur le désarmement qui se tient à Londres. Mais ses plans seront finalement contrecarrés par Abdul, un traître parmi ses serviteurs qui fomente la révolte et l’évasion des prisonnières, tandis que Smith se prépare à donner l’assaut en compagnie de la légion étrangère. Et le film de s’achever sur la phrase gimmick désormais célèbre : « vous réentendrez parler de moi ! »
© Gilles Penso
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