LA PLANÈTE ROUGE (1959)

Des astronautes découvrent sur Mars une plante carnivore, un rat géant aux pattes d’araignées et un cyclope au corps gélatineux…

THE ANGRY RED PLANET

 

1959 – USA

 

Réalisé par Ib Melchior

 

Avec Les Tremayne, Gerald Mohr, Jack Kruschen, Nora Hayden, Paul Hahn, J. Edward McKinley, Tom Daly, Don Lamond

 

THEMA SPACE OPERA I EXTRA-TERRESTRES

La Planète rouge raconte le retour de la première expédition sur Mars, après soixante jours de silence radio. Le prologue du film se veut très réaliste, à grand renfort de stock-shots de l’armée, de séquences dans des salles de contrôle en effervescence et de réunions au sommet. Mais dès que la fusée atterrit (via des images de décollage passées à l’envers !) et que le docteur Iris Ryan, seule survivante valide, relate le voyage, tout bascule dans le n’importe quoi. Via un flash-back, nous revivons ainsi le voyage interplanétaire d’un quatuor bardé de stéréotypes. Outre Iris, assurant l’aspect « joli minois et romance » du film, nous avons là l’intrépide colonel Tom O’Bannion, le très sérieux professeur Getell, et le sergent Sam Jacobs, faire-valoir « comique » distillant son quota de blagues stupides. A bord de la fusée, les dialogues s’avèrent involontairement risibles, notamment lorsque O’Bannion, très inspiré, se remémore son enfance avec son chien et compare ce souvenir à la conquête de l’espace (?!).

Après beaucoup de longueurs, l’expédition atterrit enfin sur Mars et s’aventure dans une forêt peinte pas réaliste pour un sou. Tant vanté au moment de la sortie du film, le révolutionnaire procédé « Cinemagic » employé pour filmer les décors martiens consistait en fait à filtrer tout bêtement l’image en rouge…  L’intrigue commence à distraire lorsqu’Iris est attaquée par une plante carnivore en caoutchouc aux vagues aspects de pieuvre géante. Peu après surgit enfin le clou du spectacle : un rat-araignée-chauve-souris de douze mètres de long ! Son design est des plus évasifs, avec sa queue qui pendouille, sa mâchoire dégoulinante, ses grand yeux exorbités et ses pattes hérissées de pointes, mais sa séquence fonctionne plutôt bien. La marionnette, bien qu’animée très sommairement, est même assez efficace, tout comme ses interactions avec les comédiens. Le film doit d’ailleurs une grande partie de sa popularité à cette bestiole improbable, devenue l’un des icônes de la SF des années 50.

Ne revenez pas sans être invités !

Conscients qu’ils ont sous-estimé le danger, nos astronautes décident alors d’écourter leur séjour, mais un champ de force puissant empêche leur fusée de repartir. En désespoir de cause, ils explorent un grand lac intérieur à bord de leur bateau gonflable. De l’autre côté de la rive, ils aperçoivent une cité martienne hérissée de gigantesques buildings. Mais un colossal monstre marin (une masse visqueuse avec un gros œil qui tourne sur lui-même et des tentacules) les empêche d’aller plus loin et dévore même l’un d’entre eux. Tel un blob, cette amibe géante encercle alors la fusée, et ce n’est qu’à l’issue d’efforts surhumains et conjugués que les survivants parviendront à rentrer sur Terre. Naïf, invraisemblable et bigarré, ce space-opéra typique des fifties s’achève sur un avertissement sentencieux des Martiens (qu’on aperçoit sous les traits d’êtres difformes aux trois yeux globuleux), enjoignant les Terriens à ne plus revenir chez eux sans y être invités. Co-auteur du scénario avec son vieux complice Sid Pink, Ib Melchior poursuivra dans cette voie fantaisiste en écrivant notamment Journey to the Seventh Planet, Robinson Crusoe sur Mars et The Time Travellers.

 

© Gilles Penso

 

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