Une star de films d’horreur est prise en chasse par un tueur psychopathe en plein festival de Cannes…
THE LAST HORROR FILM
1982 – USA
Réalisé par David Winters
Avec Caroline Munro, Joe Spinell, Judd Hamilton, Devin Goldenberg, David Winters, Susanne Benton
THEMA CINÉMA ET TÉLÉVISION I TUEURS
Juste après Maniac, voici à nouveau réunis Joe Spinell et Caroline Munro dans leurs rôles respectifs de tueur psychopathe et de victime sublimée. Mais cette fois ci, l’ambiance n’a rien à voir avec le shocker glauque et poisseux de William Lustig. En effet, David Wickes (signataire d’une version télévisée de Docteur Jekyll et Mister Hyde avec Kirk Douglas et d’un grand nombre d’épisodes de séries TV) décide d’opter pour un ton très léger, mêlant sans cesse l’épouvante et l’humour noir. Les clins d’œil au cinéma de genre (Psychose, Rien que pour vos yeux, Dracula 73, Sinbad et l’œil du tigre, sans compter les centaines de photos et d’affiches de films qui apparaissent dans les décors) abondent tout au long de cette intrigue sanglante à ne pas prendre au sérieux. D’ailleurs, à bien y réfléchir, le duo Munro/Spinell évoque ici tout autant l’antagonisme de Maniac que celui – beaucoup plus « pulp » – de Star Crash. Caroline y était déjà l’héroïne et Joe le grand méchant. C’est en effet la troisième fois consécutive que les deux acteurs se donnent la réplique.
La belle Caroline incarne Jana Bates, une star de films d’horreur invitée au festival de Cannes pour présenter son dernier film et recevoir un trophée. Joe Spinell, de son côté, joue Vinny, un chauffeur de taxi new-yorkais qui vit avec sa vieille mère (Filomena Spagnulo) et qui est éperdument amoureux de Jana. Il la suit à Cannes, armé d’une caméra 16 mm, pour lui présenter le film qu’il a imaginé avec elle. Bientôt, après avoir reçu des lettres de menaces, le producteur Bret Bates (Glenn Jacobson), ancien époux de Jana, meurt dans des conditions affreuses. Puis l’agent de la star, Marty Bernstein (Devin Goldenberg), connaît un sort similaire. Jana est paniquée, d’autant que son réalisateur et sa petite amie sont tués à leur tour. Or le soir de la remise des trophées du festival de Cannes, Jana est enlevée par Vinny qui l’emmène dans un vieux château afin de tourner enfin avec elle le film de ses rêves…
Du sang sur la Croisette
Si une grande partie du film, tournée caméra à l’épaule, semble avoir été improvisée au fur et à mesure, c’est parce que Les Frénétiques fut majoritairement filmé « à l’arrache », sans aucune autorisation, en plein Festival de Cannes (au cours de l’édition de 1981). Joe Spinell est merveilleusement pathétique en chauffeur de taxi persuadé qu’il peut devenir cinéaste, et Caroline Munro est comme toujours resplendissante dans un rôle quasiment autobiographique (puisqu’elle était réellement à l’époque considérée comme une superstar du cinéma d’épouvante). Les conditions détendues dans lesquelles fut réalisé ce film impliquent un certain « esprit de famille ». D’où la présence au casting de Judd Hamilton, l’époux de Caroline Munro à la ville, et de Filomena Spagnula, la véritable mère de Joe Spinell. L’idée d’un tueur fou qui sévit au sein du festival est très réjouissante, et sera d’ailleurs reprise presque telle qu’elle dans La Cité de la peur. Quant aux morts violentes qui ponctuent le métrage, elles s’avèrent particulièrement graphiques. Bien sûr, le postulat qui veut que le prix d’interprétation féminine de cette manifestation très sélecte aille à une actrice spécialisée dans l’horreur est très improbable. Mais nous ne sommes pas à une étrangeté près dans ce film décidément très insolite qui se clôt sur une espèce de gag bizarre.
© Gilles Penso
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