LA CITÉ DES ZOMBIES (2006)

Une météorite s’écrase dans un quartier mal famé de Los Angeles et transforme une partie de la population en morts-vivants

LAST RITES

 

2006 – USA

 

Réalisé par Duane Stinett

 

Avec Enrique Almeida, Howard Alonzo, Reggie Bannister, Stephen Basilone, James C. Burns, Christine Conradt, Rocky Costanzo

 

THEMA ZOMBIES

Des zombies comme s’il en pleuvait : telles sont les conséquences des succès mondiaux de 28 Jours plus tard et L’Armée des morts. Envahissant tous les écrans (petits et grands) avec une constance étonnante, les morts-vivants sont partout, et le spectateur a forcément du mal à faire le tri. La Cité des zombies, directement destiné au marché vidéo, démarre plutôt bien. Témoin du passé du réalisateur Duane Stinett dans le domaine du jeu vidéo et des effets visuels, l’aspect visuel du métrage surprend agréablement par sa facture soignée et ses qualités graphique. Le prologue nous gratifie même de la destruction assez spectaculaire d’un pont suite à la chute d’une météorite. C’est cet astre tombé du ciel qui provoquera la contamination des humains et leur transformation progressive en bêtes avides de chair humaine. L’intrigue se localise dès lors dans un quartier mal famé où plusieurs gangs se mènent une guerre impitoyable.

L’idée de mêler des gangsters urbains, des policiers et des zombies n’est pas inintéressante, appuyée par une bande originale qui s’efforce de marquer musicalement les spécificités de chaque groupe d’antagoniste (tempos latinos pour les uns, raps agressifs pour les autres). Mais une fois cette situation posée, le film n’évolue guère et le spectateur s’ennuie ferme. Les personnages ne sont que des caricatures inconsistantes, les dialogues truffés de « fuck » sombrent quasiment tous dans le ridicule (voire le comique involontaire) et les péripéties se répètent inlassablement. Pendant une bonne partie du film, les zombies disparaissent d’ailleurs totalement de la circulation, laissant les bad boys s’entretuer sans que le film n’y gagne le moindre intérêt. Car un discours social et politique n’eut pas été déplacé en pareil contexte, d’autant que les morts-vivants sont ici les rebuts de la société, autrement dit des clochards et des sans-abris qui, premières victimes des spores venues de l’espace, sont les premiers à se muer en créatures errantes et anthropophages.

Le service minimum

Mais si Duane Stinett imite George Romero, il n’en conserve que la cosmétique (sérieusement revue à la baisse pour des raisons budgétaires) sans préserver ce qui en fait tout le sel : un point de vue personnel sur l’humain et sur ses réactions face au chaos. Même du côté du gore, La Cité des zombies assure le service minimum, se contentant d’une poignée de maquillages spéciaux assez classiques. C’est pourtant l’équipe du studio Almost Human, sous la direction de Jason Collins (Buffy contre les vampires, Mimic, Terminator renaissance), qui a conçu l’ensemble des créatures du film. Jouant parfois la carte de la référence, le réalisateur donne à certains de ses personnages des patronymes conçus en forme de clin d’œil (Campbell ou O’Bannon) et confie un petit rôle à Reggie Bannister, transfuge de la saga Phantasm. La chute du film relève tardivement le niveau en ouvrant des perspectives intéressantes qui, hélas, ne seront pas exploitées. Bref, pas grand-chose à sauver de cette Cité des zombies, qui fut distribuée en DVD sous plusieurs titres alternatifs, notamment Gangs of the Dead ou carrément 48 Weeks Later !

 

© Gilles Penso

 

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