Daryl Hannah incarne une femme préhistorique avenante dans cette adaptation d’un best-seller de Jean M. Auel
THE CLAN OF THE CAVE BEAR
1986 – USA
Réalisé par Michael Chapman
Avec Daryl Hannah, Thomas G. Waites, Pamela Reed, James Remar, John Doolittle, Curtis Armstrong, Martin Doyle
THEMA EXOTISME FANTASTIQUE
La saga « Les Enfants de la Terre », que l’écrivain Jean M. Auel initia en 1981 avec le récit « Le Clan de l’Ours des Cavernes », connut un succès planétaire très honorable. En toute logique, Hollywood envisagea d’en tirer une série de films au fort potentiel commercial. Mais l’idée de mettre en vedette des hommes préhistoriques communiquant par langage des signes pendant une heure et demie rebuta quelque peu les producteurs, craignant que le public ne soit guère séduit par un tel spectacle. Il fallut donc attendre que Jean-Jacques Annaud ose l’aventure de La Guerre du feu pour que le projet soit à nouveau d’actualité. Empruntant le terrain balisé par Annaud, Warner confia l’adaptation du premier roman de la saga de Jean Auel à Michael Chapman, chef opérateur de renom (Taxi Driver, L’Invasion des profanateurs, Raging Bull) et réalisateur d’une anecdotique romance lycéenne avec le tout jeune Tom Cruise, L’Esprit d’équipe. Fidèle à la trame du premier tome des « Enfants de la Terre », Le Clan de la Caverne des ours raconte l’aventure d’Ayla, une fillette cro-magnon soudain livrée à elle-même lorsque sa mère est engloutie par un glissement de terrain.
Agressée par un lion des cavernes, Ayla est recueillie par Iza, la guérisseuse d’un clan de Néanderthaliens. Plus primitive qu’elle, la tribu la regarde d’un mauvais œil, persuadée qu’elle leur portera malheur. En grandissant, la jeune fille fait ce qu’elle peut pour s’intégrer dans sa famille d’accueil, mais elle sait bien qu’un jour, tôt ou tard, elle devra repartir pour regagner les siens. Le film s’achemine sur un tempo lent et contemplatif, au rythme de l’évolution des mentalités néanderthaliennes, peu enclines à une liberté de la femme qu’Ayla semble vouloir prôner. Au lieu de se laisser aller aux envolées symphoniques qui seront sa marque de fabrique, Alan Silvestri compose ici une partition pour synthétiseurs, visiblement très inspirée des travaux de Vangelis. Fidèle à son sens de l’image, Michael Chapman, quant à lui, filme de magnifiques décors extérieurs canadiens, son approche se voulant la plus naturaliste possible.
Cro-mignonne
Mais Le Clan de la Caverne des ours a visiblement du mal à se positionner, à mi-chemin entre le réalisme cru de La Guerre du feu et les canons hollywoodiens du cinéma d’aventure des années 80. Ainsi la narration s’accompagne-t-elle d’une voix off et de sous-titres lors des échanges entre les personnages, de peur que le spectateur soit incapable de comprendre l’intrigue et ses enjeux. D’autre part, malgré son jeu minimaliste et ses expressions corporelles simiesques, la sculpturale Daryl Hannah est aussi peu crédible en femme préhistorique que pouvait l’être Raquel Welch dans Un million d’années avant JC. Gageons que son choix en tête de casting fut dicté par un souci de minimiser les risques financiers du film, car la belle venait alors de tenir la vedette dans Splash de Ron Howard. Mais la performance de Daryl Hannah et les quelques séquences spectaculaires qui émaillent le film, notamment le sanglant combat contre un ours des cavernes déchaîné, ne suffirent pas à déplacer les foules, annulant du coup le projet d’adapter les autres romans de la saga.
© Gilles Penso
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