Le réalisateur d’Arac Attack raconte l’horrible invasion d’une horde de cafards mutants particulièrement voraces
THEY NEST / CREEPY CRAWLERS
2000 – USA
Réalisé par Ellory Elkayem
Avec Thomas Calabro, Dean Stockwell, Kristen Dalton, John Savage, Tom McBeath, Mark Schooley, Dean Wray
THEMA INSECTES ET INVERTÉBRÉS
Il faut croire qu’Ellory Elkayem aime les bestioles qui rampent, car entre deux films d’araignées géantes (l’étonnant court-métrage Larger Than Life et la grosse série B Arac Attack produite par Roland Emmerich), il écrivait et réalisait ce peu ragoûtant Éclosion qui s’efforce de concentrer autant son attention sur ses protagonistes humains que sur les affreux insectes qui les attaquent tout au long du film. Échappé de la série Melrose Place, Thomas Calabro interprète Ben Cahill, un chirurgien de Boston un peu trop porté sur la bouteille dont le ménage et la carrière battent de l’aile. D’où une courte scène d’introduction qui emprunte ses tics de mise en scène à Urgences. Soucieux de tourner la page, notre bon docteur quitte la ville et vient s’installer sur Orrs Island, une petite île du Maine où l’accueil des autochtones est des plus froids, surtout celui de Jack Wald, à qui aurait dû revenir la maison où loge désormais Cahill. Alcoolique et hargneux, Wald est interprété par l’excellent John Savage, qui marqua les mémoires dans des chefs d’œuvre tels que Hair ou Voyage au bout de l’enfer. Cahill trouve tout de même un certain réconfort auprès de Nell Bartle (Kristen Dalton, future héroïne de la série Dead Zone), une jolie commerçante du coin qui lui fait les yeux doux. Dean Stockwell, l’inoubliable Hal de la série Code Quantum, fait aussi partie des habitants de l’île, sous la défroque du shérif Hobbs.
Le décor étant planté, l’invasion peut commencer. Elle prend la forme de hordes de cafards mutants originaires d’Afrique particulièrement voraces, qui plantent leurs crocs dans la peau de leurs victimes, les paralysent avec leur venin et y pondent des milliers d’œufs. Le film s’avère généreux en séquences horrifiques directement héritées du dernier sketch de Creepshow, notamment les cafards qui sortent de la bouche de leurs victimes ou qui les recouvrent inexorablement en gigotant. Les effets spéciaux de maquillage et les images de synthèse sont à ce titre d’exceptionnelles réussites, d’autant qu’il est bien souvent difficile de distinguer les insectes réels de leurs contreparties numériques. Et la bande son se met comme il se doit au diapason, surchargeant les enceintes de petits bruits galopants chaque fois que l’occasion se présente.
Les petites bêtes qui rampent
Certaines scènes de suspense fonctionnent du coup à plein régime, notamment le sauvetage du gamin dans la grange infestée de millier de cafards agressifs. Vers la fin du film, les immondes bébêtes mutent encore et s’avèrent capables de voler. D’où un climax impressionnant où des nuées d’insectes menacent la population. L’affrontement final, un peu décevant, rappelle celui des Oiseaux 2, téléfilm de sinistre mémoire, et le récit se clôt comme il se doit par une menace laissée en suspens. Certes, Éclosion ne restera pas dans toutes les mémoires, d’autant qu’il emprunte des chemins déjà balisés par moult invasions d’invertébrés en tous genres, mais il s’avère de très honnête facture, surtout pour un shocker destiné directement au petit écran. Aux États-Unis, Éclosion est connu sous deux titres imagés : They Nest (« ils font leur nid ») et Creepy Crawlers (« les petites bêtes qui rampent »).
© Gilles Penso
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