« Une barbare nymphomane dans un enfer de dinosaures » : voilà un titre qui annonce du grand spectacle !
A NYMPHOID BARBARIAN IN DINOSAUR HELL
1990 – USA
Réalisé par Brett Piper
Avec Linda Corwin, Paul Guzzi, Alex Pirnie, Mark Deshaies, Al Hodder, Russ Greene, Scott Ferro, Rick Stewart
THEMA HEROIC FANTASY I DINOSAURES I FUTUR
« Le préhistorique et le prépubère enfin réunis ! » Tel est le slogan de cette aventure improbable située dans le Tromaville du futur, ravagé par un holocauste nucléaire comme le reste du monde et retourné à la préhistoire. Les hommes sont devenus des barbares ou des mutants, les animaux se sont transformés en dinosaures, et une femme (Linda Corwin) y lutte pour sa survie. « J’avais réalisé ce film sous le titre Dark Fortress », nous raconte Brett Piper. « Michael Hertz, le partenaire de Lloyd Kaufman, voulait avoir un film de dinosaures pour profiter du succès de Jurassic Park. La Troma a donc acheté mon film, parce qu’il y avait de grands monstres dedans, et lui a donné des allures de film de dinosaures. L’histoire n’était absolument pas post-apocalyptique à l’origine. Mon idée était que les personnages étaient une colonie terrienne installée sur une autre planète, puis retournée au moyen âge. » (1) Comme on pouvait le prévoir, les monstres créés et animés par Brett Piper constituent le seul intérêt de ce Nymphoïd Barbarian…, à l’exception peut-être des charmes de Linda Corwin qui batifole en tenue légère dans des décors d’une triste banalité sans témoigner pour autant des tendances « nymphoïdes » annoncées par un titre racoleur.
On s’ennuie donc assez fortement au cours des péripéties de cette femme pseudo-préhistorique qui rencontre un gentil héros inexpressif et un homme mutant affublé d’un masque à la Fantôme de l’Opéra version « Hammer ». L’affligeante bande originale synthétique n’arrange rien. Raison de plus pour jubiler quand interviennent les dinosaures fantaisistes de Brett Piper. Le premier, vaguement inspiré par la limace géante de L’Empire contre-attaque, est un ver géant à la mâchoire garnie de dents pointues qui surgit de terre et attaque un guerrier. Le héros s’en débarrasse en lui tirant dans l’œil avec son arbalète. Plus tard, c’est notre héroïne qui, en voulant récupérer son linge dans l’eau, tombe nez à nez avec un monstre marin. Celui-ci évoque un peu le Rhédosaurus du Monstre des temps perdus, mais avec une gueule plus plate et allongée. Il finit par dévorer l’un des méchants, puis s’enfuit sans demander son reste.
Le Tromasaurus !
La jeune femme est finalement capturée par des hommes-singes aux masques rigides dirigés par un méchant arborant le même costume que le Kurgan de Highlander. Tout ce beau monde l’emmène vers un château, autrement dit une belle maquette qui justifie le premier titre du film, « Dark Fortress ». Le petit convoi se heurte bientôt à un dinosaure à tête de scarabée et au corps de tricératops. Face à lui surgit un molosse reptilien à tête de tyrannosaure dont l’allure évoque les chiens de S.O.S. fantômes. Et c’est l’inévitable combat, filmé dans un décor rocailleux miniature. La belle en profite pour s’échapper et, quelques molles péripéties plus tard, atterrit dans le souterrain de la Forteresse Noire où elle est attaquée par une gargouille dont la gueule impressionnante est garnie de dents. Le dernier monstre en stop-motion est une sorte de cousin du Rancor du Retour du Jedi. À ces créatures très fortement inspirée par le bestiaire de Ray Hartyhausen s’ajoutent quelques bestioles mécaniques plus ou moins réussies. Lequel d’entre tous est le « Tromasaurus » vanté sur les affiches de l’époque ? Peu importe. C’est encore un coup de pub orchestré par les joyeux drilles de Troma !
(1) Propos recueillis par votre serviteur en juin 1998
© Gilles Penso
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