Le docteur Frankenstein greffe le cerveau d’une jeune fille au corps d’un homme préhistorique et obtient une bien belle créature !
EL CASTELLO DELL’ORRORE / FRANKENSTEIN’S CASTLE OF FREAKS
1973 – ITALIE
Réalisé par Robert H. Oliver (alias Ramiro Oliveros)
Avec Rossano Brazzi, Michael Dunn, Edmund Purdom, Christiane Royce, Simone Blondell, Gordon Mitchell, Alan Collins
THEMA FRANKENSTEIN
Au concours des adaptations les plus improbables de l’œuvre de Mary Shelley, Le Château de l’horreur est l’un de nos grands favoris. Réalisé par Robert Harrison Oliver (autrement dit un Ramiro Oliveros, visiblement peu fier de ses origines ibériques), le film a le mérite d’annoncer très tôt la couleur. En effet, surgi d’on ne sait où, un homme préhistorique attaque les paysans d’un village d’Europe (une foule de dix figurants peu motivés) qui finissent par avoir sa peau. La défroque du sauvageon hirsute est transportée jusque sur la montagne qui abrite le château du docteur Frankenstein (un bien terne Rossano Brazzi, ex-amant d’Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus). Celui-ci a enfin découvert le secret de la vie. Il capte l’énergie électrique de la foudre pour la faire passer à travers le corps de l’homme préhistorique, auquel il a greffé le cerveau d’une jeune fille décédée qu’il a récupéré dans un cimetière. Très fier de sa création, il la baptise Goliath, et ses quatre assistants l’applaudissent bien fort. Car Le Château de l’horreur, entre autres curiosités, se distingue par le nombre record d’auxiliaires dont il dote le baron Frankenstein : Genz le nain (incarné par Michael Dunn, futur Miguelito Loveless de la mythique série Les Mystères de l’ouest), Kreegin le bossu (Xiro papas, scénariste et producteur exécutif du film), ainsi qu’Igor le mutilé et Hans le dément. Bref c’est une véritable cour des miracles qui s’agite dans le château du savant.
Bientôt, Frankenstein reçoit une visite de sa fille, sur le point de se marier, ainsi que de sa dame de compagnie. Il n’est pas tout à fait insensible aux charmes de cette dernière, laquelle est très intéressée par ses travaux. Coupable d’une maladresse, Genz est renvoyé par Frankenstein. Il erre alors dans la forêt où il rencontre un autre homme préhistorique qu’il appelle Ook, et qui servira sa vengeance. On n’en finirait pas d’énumérer les incohérences de ce film, mais la plus énorme consiste quand même à faire déambuler des hommes de Néanderthal en pleine forêt du 19ème siècle, comme ça, sans que rien ne vienne expliquer leur présence. Mal filmé (avec force coups de zoom histoire de dramatiser), affublé d’une musique épouvantable et d’une photographie terriblement fade, ce Château de l’horreur reste un grand moment d’humour au douzième degré.
Goliath contre Ook
Les comédiennes tentent bien d’égayer le métrage en se déshabillant à chaque occasion (pour dormir, s’ébattre amoureusement, se baigner dans une source d’eau volcanique, ou encore se faire violer par le nain), mais le film reste quand même profondément ennuyeux. Goliath le bien nommé (incarné par un certain Loren Ewing) est un colosse affreux qui annonce Lou Ferrigno en Hulk et dont la coiffure de clown anéantit définitivement son potentiel horrifique. Quant à Ook le Néanderthalien, il est interprété par l’habitué des séries Z Salvatore Baccaro, que le générique croit bon de créditer sous le nom de Boris Lugosi ! Il fallait quand même oser ! Au moment du climax, nos deux colosses primitifs s’affrontent dans une caverne, puis tout le monde ou presque passe l’arme à gauche, ce qui s’avère finalement salvateur pour le spectateur.
© Gilles Penso
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