LE RETOUR DE L’INCROYABLE HULK (1988)

Six ans après la fin de la série L’Incroyable Hulk, le géant vert revient aux côtés de Thor dans un téléfilm produit par Roger Corman

THE INCREDIBLE HULK RETURNS

 

1988 – USA

 

Réalisé par Nicholas Corea

 

Avec Bill Bixby, Lou Ferrigno, Jack Colvin, Lee Purcell, Eric Allan Kramer, Steve Levitt, Tim Thomerson, Charles Napier, John Gabriel, Jay Baker

 

THEMA SUPER-HÉROS I SAGA MARVEL

En 1982, après cinq ans de diffusion, la série L’Incroyable Hulk s’arrête. Kenneth Johnson avait su trouver le parfait équilibre entre le respect du comics original et une certaine liberté de ton lui permettant de rendre hommage à la série Le Fugitif et d’attirer ainsi un grand nombre de téléspectateurs. Mais toutes les bonnes choses ont une fin… Enfin presque. Car en 1986, la compagnie New World Entertainment créée par Roger Corman rachète Marvel Entertainment et décide de miser sur les super-héros de Stan Lee. Avant de se lancer dans des projets financièrement risqués (le Marvel Cinematic Universe est encore loin), l’idée de capitaliser sur la série à succès de Kenneth Johnson semble judicieuse. Trois téléfilms sont donc initiés à partir de la fin des années 80 : Le Retour de l’incroyable Hulk, Le Procès de l’incroyable Hulk et La Mort de l’incroyable Hulk. Si Stan Lee est sollicité comme consultant, Kenneth Johnson n’est pas invité à la fête et ne découvre l’existence de cette trilogie que lorsqu’est annoncée la diffusion du premier opus ! En revanche, l’acteur principal Bill Bixby est mis à l’honneur. C’est lui qui choisit le scénariste et réalisateur du Retour de l’incroyable Hulk, Nicholas Corea, qui avait déjà signé un certain nombre d’épisodes de la série. Selon certaines rumeurs, Bixby aurait visiblement assuré une grande partie de la mise en scène lui-même. Lou Ferrigno revient lui aussi pour prêter sa musculature à l’alter-égo vert et colérique de Bruce Banner. Et pour que ce premier téléfilm soit un petit événement, on convoque un autre personnage de l’univers Marvel qui n’avait jusqu’alors jamais été incarné en chair et en os : le puissant Thor.

Au début du film, David Banner (qui a emprunté le pseudonyme de David Bannion pour conserver son anonymat) coule des jours heureux avec la bio-généticienne Maggie Shaw (Lee Purcell). Leur bonheur sans vague est filmé avec une candeur sirupeuse digne d’un soap opera. Tous deux travaillent à l’institut de recherche Joshua Lambert et Banner, qui a réussi à empêcher son encombrant « Mister Hyde » de surgir depuis deux ans, est sur le point de s’en débarrasser définitivement grâce à une machine révolutionnaire de son invention : le transpondeur Gamma. Mais alors qu’il s’apprête à s’exposer aux rayons, un de ses anciens élèves pénètre dans les lieux et interrompt l’expérience. Il s’agit de Donald Blake (Steve Levitt), qui lui raconte une bien étrange histoire. Alors qu’il participait à une expédition en Norvège, il découvrit un marteau antique lui permettant de faire apparaître le dieu viking Thor, fils d’Odin. Dès lors, tous deux sont liés. Lorsqu’une organisation criminelle projette de s’emparer du transpondeur et kidnappe Maggie, Banner n’a d’autre recours que de réveiller la bête qui sommeille en lui. Hulk et Thor vont ainsi devoir faire équipe pour sauver la belle et contrecarrer les plans des vilains…

À Thor et à travers

On le voit, le scénario de Nicholas Corea prend un certain nombre de libertés avec le Thor du comics. Car dans les pages écrites par Stan Lee et dessinées par Jack Kirby, le dieu viking et le docteur Blake se passaient le relais dans notre monde, l’un se substituant à l’autre et vice-versa. Ici, tous deux cohabitent dans les mêmes scènes, formant une sorte de duo comique façon « buddy movie » : le savant chétif et malin et la montagne de muscles paillarde et bagarreuse. Pour convoquer le super-héros nordique, Blake procède un peu comme Aladdin et sa lampe. Il brandit le marteau et hurle « Odin ! ». Aussitôt, des arcs électriques en rotoscopie se dessinent un peu partout et Thor surgit. Si l’athlète Eric Allan Kramer a indéniablement le physique de l’emploi, on émettra quelques réserves sur son look : une cuirasse aux épaulettes en fourrure, un pantalon en skaï et un casque garni d’une jolie paire d’ailes. Hulk lui-même a un peu perdu de sa superbe. À cause de l’aggravation de sa surdité, Lou Ferrigno est obligé de porter un équipement auditif encombrant dissimulé sous une nouvelle perruque franchement peu seyante. Lorsque le fils d’Odin et le Titan vert partagent l’écran, il nous semble donc plus assister à un bal costumé qu’à une aventure de super-héros, malgré quelques scènes d’action ambitieuses comme le premier combat dans le laboratoire, l’attaque de l’hélicoptère ou la fusillade finale dans l’entrepôt. En seconds rôles, on note la présence de Jack Colvin, reprenant le rôle du journaliste fouineur McGee, et de Charles Napier dans le rôle d’un des gangsters. L’une des idées majeures du Retour de l’incroyable Hulk était de pouvoir donner naissance dans la foulée à une série TV consacrée à Thor. Mais celle-ci ne verra jamais le jour, malgré le succès honorable de ce téléfilm et la mise en chantier de ses deux séquelles.

 

© Gilles Penso

 

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