FAUST (2000)

Un peintre damné après avoir pactisé avec le Malin se transforme en super-justicier aux griffes acérées et au masque cornu

FAUST : LOVE OF THE DAMNED

 

2000 – ESPAGNE / USA

 

Réalisé par Brian Yuzna

 

Avec Mark Frost, Isabel Brook, Jeffrey Combs, Monica Van Campen, Andrew Divoff, Jennifer Rope, Leslie Charles

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS

Contrairement à ce que son titre pourrait faire penser, ce Faust signé Brian Yuzna n’est pas une adaptation de la pièce de Goethe mais une transposition d’une bande dessinée homonyme de Tim Vigil et David Quinn. Armé de griffes rétractiles dignes du Wolverine des X-Men, un homme incarné par Mark Frost massacre dix-neuf personnes dans une ambassade avant d’être arrêté par l’inspecteur Margolies (ce bon vieux Jeffrey Combs, dans un rôle plus décontracté qu’à l’accoutumée). Le docteur DeCamp (Isabel Brock), une jolie psychiatre spécialisée dans la thérapie musicale, l’aide à émerger de son état catatonique. Il se souvient alors de qui il était : un peintre nommé John Jasper. Le jour où des malfrats assassinèrent sa fiancée, joliment prénommée Bleue, il s’apprêta à se jeter du haut d’un pont pour abréger ses souffrances… Jusqu’à ce que l’énigmatique M, chef de la secte satanique de « La Main », ne lui fasse signer un pacte avec son sang pour lui permettre d’assouvir sa vengeance en échange de son âme éternelle. Mais une fois cette vengeance accomplie, M lui réclama d’autres meurtres. Jaspers s’interrompit avant d’avoir achevé sa mission, et c’est là que la police lui mit le grappin dessus.

Mais M – qui, nous l’avons compris, n’est rien d’autre que le diable en personne – fait enlever Jasper de sa cellule et l’enterre vivant. Or au lieu de mourir comme tout un chacun, notre damné ressort de sa tombe sous forme d’un super-héros grimaçant aux griffes acérées, au masque cornu et à la cape écarlate, lâchant des vannes dignes de Freddy Kruger à chacune de ses interventions. Pas franchement subtil, Faust s’affuble d’une musique hard tonitruante et d’un scénario mixant maladroitement le thème du pacte diabolique avec  celui du justicier masqué (d’où de multiples emprunts non seulement à Wolverine mais aussi à The Crow, Batman et Darkman). Le motif de la Belle et la Bête est également de la partie. Fidèle à ses habitudes, Yuzna ne se prive pas d’effets gores servis par des trucages efficaces : têtes coupées, yeux crevés, corps transpercés, mains arrachées, visages tailladés…

« L’Enfer est ici ! »

Des scènes dignes de Society parsèment également le récit, notamment quand M transforme son âme damnée Claire en monstre visqueux aux seins et aux fesses disproportionnés et aux mains muées en appendices atrophiés ! Ou lorsqu’une mâchoire garnie de crocs surgit de la poitrine de M pour engloutir intégralement un importun. Ou encore dans cette séquence délirante où un immense serpent surgit de la poitrine de Claire puis s’enfonce dans la gorge de Margolies, tandis que M crie « l’Enfer est ici ! ». Au cours de la cérémonie satanique finale, De Camp s’apprête à être sacrifiée à un démon baptisé « l’homuncule ». Surgie d’un puit, cette bête immense au long cou dinosaurien et aux pattes de reptiles arbore une mâchoire de requin qui en dévoile une deuxième tout aussi vorace. « N’est-ce pas monstrueusement beau ? » s’exclame M face à ce spectacle peu banal. Mais Super Faust débarque bientôt pour mettre de l’ordre dans tout ça. Le climax prend donc une tournure apocalyptique, gâchée hélas par la qualité médiocre des effets visuels.

 

© Gilles Penso

 

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