Un enfant démonte un lecteur CD pour fabriquer un pistolet laser et lutter contre une horde de morts-vivants créés par un savant fou !
RAIDERS OF THE LIVING DEAD
1986 – USA
Réalisé par Samuel M. Sherman et Brett Piper
Avec Scott Schwartz, Robert Deveau, Donna Asali, Bob Allen, Bob Sacchetti, Zita Johann, Corri Burt, Leonard Corman
THEMA ZOMBIES
Raiders of the Living Dead : le titre du film évoque en vrac Steven Spielberg et George Romero. Le film, lui, n’évoque rien. Le jeu des « acteurs », les maquillages « spéciaux », le « scénario », la « musique » suffiraient, chacun indépendamment, à saboter irrémédiablement n’importe quel long-métrage. Le montage, dont un raccord sur deux en moyenne est faux, et l’éclairage, constellé de dominantes verdâtres et de sous-expositions bleutées, font songer aux vieux films amateurs tournés en super-8. L’intrigue elle-même s’avère difficile à résumer, car elle part un peu dans tous les sens sans parvenir à se stabiliser. Après un générique de début sous-tendu par une abominable chanson rock des années 80, nous avons droit à un commando des forces armées qui intervient pour contrecarrer les plans d’un malfaiteur sur le point d’acquérir une arme nucléaire, au cours d’un prologue mis en scène n’importe comment. Puis l’histoire se tourne vaguement vers un reporter enquêtant sur une île inconnue d’où proviennent d’étranges témoignages. Sur place, il s’avère qu’un scientifique digne des savants fous des années 30 fabrique des zombies à partir de corps qu’il récupère dans une prison. Les morts-vivants en question attendent bien une demi-heure avant d’intervenir, sans améliorer pour autant la qualité du métrage.
« A l’origine, ce devait être un film de zombies pur et dur », nous raconte Brett Piper, co-réalisateur, « et j’ai tourné toutes les séquences avec les morts-vivants qui surgissent de leurs tombes et se mettent à errer et attaquer les humains. Sam Sherman n’a gardé que quelques-unes de ces séquences et s’en est servi de stock-shots. Je décline donc toute responsabilité sur le reste. » (1) La grande idée du film consiste à faire démonter par un petit garçon bricoleur le lecteur CD de son grand-père pour le transformer en pistolet laser ! Après avoir testé le dispositif sur un malheureux hamster, le petit génie décide de s’en servir pour éliminer les zombies ! A ce stade du film, de toute façon, plus personne ne se fait d’illusion sur la cohérence du script. Quant aux rayons destructeurs de cette improbable arme de fortune, ils ressemblent sur l’écran à du grattage sur pellicule…
« C’est un film affreux ! »
Pour meubler, le réalisateur envoie ses protagonistes au cinéma et nous balance de larges extraits des Trois Stooges. « C’est un film affreux ! » nous avoue Piper en riant. « Je ne suis responsable que de 20% du résultat final. Il a complètement été modifié, et ils n’ont utilisé que peu des plans que j’avais tournés. Au générique, je suis crédité comme co-réalisateur avec Sam Sherman, mais c’est lui qui a réalisé la majeure partie du film. » (2) Résultat des courses, le film pourrait aisément concourir dans une sélection des plus mauvais films du monde, toutes catégories confondues, et n’aurait gère de mal à se retrouver sur le podium. Assez bizarrement, Raiders of the Living Dead a connu une sortie DVD de luxe, dans un coffret présentant trois montages différents du film (qui aura le courage de tous les visionner ?!), accompagné du solgan qui tue : « Des chasseurs de zombies lancés dans une quête effrayante d’êtres non-morts ! » De là à crier au film culte, n’exagérons rien…
(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en juin 1998
© Gilles Penso
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