LA REVANCHE DES MORTES-VIVANTES (1986)

Mortes après avoir bu du lait toxique, trois jeunes femmes ressuscitent sous forme de zombies hideux et revanchards…

LA REVANCHE DES MORTES-VIVANTES

 

1986 – FRANCE

 

Réalisé par Pierre B. Reinhard

 

Avec Véronique Cantanzaro, Kathryn Charly, Sylvie Novak, Anthea Wyler, Laurence Mercier, Patrick Guillemin, Gabor Rassov

 

THEMA ZOMBIES

Abusivement auto-proclamé « premier film gore français », La Revanche des mortes-vivantes a tout de même été précédé par quelques œuvres volontiers sanglantes de Jean Rollin, fidèle praticien du genre depuis la fin des années soixante. Ici, la réalisation est signée Pierre B. Reinhard. Spécialisé dans le porno de bas étage, l’homme a signé des œuvres aux titres fort évocateurs, comme Entrecuisses, La Voisine est à dépuceler ou carrément Outrages transexuels des petites filles violées et sodomisées !!! Du coup, sous ses allures de film d’horreur, La Revanche des mortes-vivantes emprunte volontiers les tics du cinéma porno soft des années 80, comme en témoigne cette scène d’introduction (dans tous les sens du terme) où une auto-stoppeuse se fait culbuter par un camionneur. L’intrigue laisse quelque peu rêveur. Il y est question d’une usine de produits lactés dont le directeur refuse de faire traiter les déchets pour éviter de dépenser des fortunes. Sa secrétaire, qui en veut à son argent, s’associe à un motard écologiste et s’efforce d’entacher sa réputation. Le motard verse donc dans le lait un produit nocif provoquant des nausées. Mais le résultat obtenu s’avère extrême : trois jeunes filles ayant bu le lait en question meurent sur le coup et sont enterrées dans le cimetière du coin !

Le patron de l’usine ne s’émeut pas outre mesure de ce triple décès et paie un employé pour se débarrasser de ses déchets encombrants. L’homme embarque donc des dizaines de bidons dans sa camionnette et en verse le contenu dans le cimetière, partant du principe que ses occupants sont déjà morts et que ça ne peut donc guère les affecter. Bien mal lui en prend. Le film s’appelant La Revanche des mortes-vivantes, ce qui devait arriver arrive : les trois jeunes filles sont soudain ranimées et surgissent de leur tombe, assoiffées de vengeance. Leur visage ressemble à celui d’une momie desséchée, avec peau parcheminée et dents proéminentes, mais assez curieusement le maquillage s’arrête au niveau du cou, le reste du corps étant parfaitement intact. S’agit-il d’un parti-pris « esthétique » permettant aux comédiennes impudiques d’exhiber leur anatomie au naturel, ou d’un choix économique évitant de recourir à un maquillage corporel complet ? Optons prudemment pour la seconde supposition.

« Tu es morte par là où tu as péché »

La première attaque des mortes-vivantes s’avère assez sanglante, puisqu’elles surprennent une jeune femme chez elle et lui crèvent un œil à coup de talon. La deuxième agression vaut aussi son pesant de cacahuètes : un homme y est éviscéré, tandis qu’une des demoiselles lui octroie une douloureuse fellation carnassière ! Le troisième meurtre est plus sobre : le patron de l’usine y est noyé dans sa piscine, et l’on sent bien que les comédiennes ont toutes les peines du monde à nager avec leur masque en latex. Puis le film bascule dans le délire total. Les trois mortes vivantes se déshabillent, violent une prostituée et lui enfoncent une épée dans le vagin, écrivant avec son sang : « tu es morte par là où tu as péché », tandis qu’une femme enceinte, en contact avec son mari chimiste infecté, prend sa douche puis voit son ventre s’ouvrir, découvrant des entrailles pantelantes, un fœtus déformé et des litres de sang ! A mi-chemin entre Jean Rollin et Jess Franco, affublé de dialogues ineptes et de comédiens affligeants, La Revanche des mortes-vivantes s’achève sur un coup de théâtre qui justifie la présence d’un carton final imitant celui des Diaboliques, lequel demande aux spectateurs de ne pas révéler la fin à leurs amis.

 

© Gilles Penso

 

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