L’adaptation sur grand écran de la série radiophonique délirante et ultra-populaire créée par Douglas Adam
THE HITCHHIKER GUIDE TO THE GALAXY
2005 – USA / GB
Réalisé par Garth Jennings
Avec Martin Freeman, Mos Def, Sam Rockwell, Zooey Deschanel, John Malkovich, Warwick Davis et la voix d’Alan Rickman
THEMA SPACE OPERA I ROBOTS I EXTRA-TERRESTRES
Extrêmement populaire en Grande-Bretagne, la mini-série radiophonique « H2G2 » fut lancée sur les ondes en 1978 par Douglas Adams, avant d’être déclinée sous de nombreux supports (romans, comics, jeux vidéo). Une adaptation cinématographique fut bientôt envisagée par le réalisateur Ivan Reitman et les comédiens Bill Murray et Dan Aykroyd, avant que les trois compères ne bifurquent vers S.O.S. Fantômes. Jay Roach puis Spike Jonze furent alors envisagés pour reprendre les rênes du projet, avec que ce dernier n’échoit finalement à Garth Jennings, connu pour son travail dans le clip musical. Et c’est Karey Kirkpatrick, auteur de Chicken Run, qui se chargea d’en rédiger le scénario. Le Guide du Voyageur Galactique démarre sur un générique absurde qui donne immédiatement le ton. Aux accents d’une chanson lyrique qu’on croirait échappée d’un dessin animé estampillé Walt Disney, les dauphins quittent la Terre en déclamant avec de jolies vocalises « adieu, merci pour le poisson ». Les mammifères marins désertent notre planète car ils sentent venir la fin du monde. En effet, une race extra-terrestre très à cheval sur la paperasse et l’administration, les Vogons, est en train de tracer une nouvelle voie express dans l’espace, et la Terre est sur le chemin de cette autoroute stellaire. Elle est donc détruite sans ménagement dès les premières minutes du film. Sauvé in-extremis par son ami extra-terrestre Ford Perfect (Mos Def), le Terrien Arthur Dent (Martin Freeman) apprend les joies de l’auto-stop spatial et se retrouve dans un vaisseau dirigé par un président excentrique…
D’emblée, H2G2 impressionne par les importants moyens mis à sa disposition. Les effets visuels de la compagnie britannique Cinesite sont absolument somptueux, les décors rivalisent de beauté, les nombreuses créatures (œuvres du Jim Henson’s Creature Shop) ressemblent à une version grandement améliorée du bestiaire du Cantina Band de La Guerre des étoiles… Souvent, la combinaison de trucages numériques et de créations animatroniques donne des merveilles, comme l’homme-tronc incarné par John Malkovich, qui se déplace à l’aide d’une multitude de minuscules pattes robotiques, ou les deux visages du roi qui interviennent en alternance selon ses humeurs.
Le robot dépressif hydrocéphale
Au milieu de cette galerie bigarrée, c’est le personnage de Marvin qui sort le plus du lot. Ce robot dépressif à la tête démesurée, qui combine les talents de Warwick Davis (pour le corps) et Alan Rickman (pour la voix), est irrésistible. On retiendra aussi quelques visions surréalistes dignes de Terry Gilliam, comme ce constructeur de planètes qui fabrique une copie de la Terre, un ouvrier peignant les falaises tandis qu’un autre remplit les océans. Sur la forme, H2G2 séduit donc totalement. Sur le fond, c’est une autre histoire. Le film ne racontant finalement rien de très palpitant et l’intrigue elle-même n’ayant aucun véritable intérêt, seule l’accumulation de séquences excentriques plus ou moins drôle retient l’attention. D’où l’impression étrange de regarder un sketch du Saturday Night Live boosté par les moyens d’une superproduction.
© Gilles Penso
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