L’équipe d’une station nucléaire sous-marine est attaquée par un redoutable monstre aquatique…
DEEP STAR SIX
1989 – USA
Réalisé par Sean S. Cunningham
Avec Taurean Blacque, Nancy Everhard, Greg Evignan, Miguel Ferrer, Matt McCoy, Nia Peeples, Cindy Pickett, Marius Weyers
THEMA MONSTRES MARINS
Réalisé par l’initiateur de la franchise Vendredi 13, Deep Star Six s’évertue à recopier tranquillement le scénario d’Abyss pendant une bonne partie de métrage. Cela dit, étant donné la simultanéité des deux films, il est difficile d’estimer la véritable nature du plagiat. D’autant que Lewis Abernathy, auteur de l’histoire « originale » de M.A.L., est un ami de James Cameron, et que tous deux développaient leurs projets respectifs en même temps. Cameron aurait même instamment prié Abernathy d’attendre qu’Abyss sorte sur les écrans afin que les deux films ne se concurrencent pas. Les points communs sont en effet légion. Ici, nous suivons les mésaventures de l’équipe d’une station nucléaire sous-marine qui se retrouve en difficulté, isolée de tous, privée d’oxygène et menacée de noyade et de dépressurisation. La première heure du film n’est pas follement palpitante, dans la mesure où l’action principale consiste à montrer des acteurs s’agiter dans le décor de la station, lequel est agrémenté de quelques effets pyrotechnique et autres jets d’eau pour bien montrer qu’il y a danger. De temps en temps, quelques mignonnes maquettes évoluent dans un décor miniature pour nous montrer la situation vue de l’extérieur, et c’est à peu près tout.
Au bout d’une heure, la menace montre enfin le bout de son museau : il s’agit d’un monstre marin bizarre, que le titre français qualifie de mutant pour bâtir un acronyme astucieux avec le mot « mal », mais que le scénario semble plutôt rattacher à une espèce préhistorique indéterminée, réveillée par l’homme comme son ancêtre Godzilla. Encore que le slogan du film, pour sa part, laisse carrément imaginer une origine extra-terrestre, clamant que « tous les aliens ne viennent pas de l’espace ». Quoiqu’il en soit, nous avons affaire à une sorte de reptile géant aux membres antérieurs griffus et à la mâchoire triangulaire démesurée, façon Tremors. Le script abandonne alors ses similarités avec Abyss pour virer à l’Alien aquatique, comme le Leviathan de George Pan Cosmatos sorti quasiment en même temps sur les écrans.
L’alien des abysses
On le voit, Sean S. Cunningham semble avoir veillé à éviter à tout prix l’originalité, de peur de dérouter un public aux goûts parfaitement formatés. Il avait fait de même dix ans plus tôt en photocopiant presque La Nuit des masques pour lancer la franchise Vendredi 13, mais cette fois-ci son monstre aquatique n’a guère généré de séquelle, et l’on comprend aisément pourquoi. Étant donné que la bestiole en question n’est pas des plus convaincantes et qu’elle se contente de remuer timidement devant des comédiens pas vraiment concernés, autant dire que le public baille plus que de raison tout au long du film. Le casting est d’ailleurs d’une fadeur qui confine à la transparence, à l’exception du charismatique Miguel Ferrer, ex-golden boy adepte de poudre blanche dans Robocop et futur agent du FBI hargneux de Twin Peaks, qui cabotine ici à outrance mais tire au moins son épingle du jeu. Quelque peu brouillé avec Lewis Abernathy après la sortie de M.A.L., James Cameron finit par passer l’éponge et l’embarqua sur les tournages de Titanic et Les Fantômes du Titanic.
© Gilles Penso
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