Quatre personnes s’installent dans une sinistre bâtisse pour tenter de déterminer si elle est hantée ou non…
THE LEGEND OF HELL HOUSE
1973 – GB
Réalisé par John Hough
Avec Pamela Frankin, Roddy McDowall, Clive Revill, Gayle Hunnicutt, Roland Culver, Peter Bowles
THEMA FANTÔMES
Parfois considéré comme une imitation maladroite de La Maison du diable, La Maison des damnés vaut plus que cette réputation réductrice, même si les similitudes avec le chef d’œuvre de Robert Wise sont indiscutables. Le film de John Hough s’inspire en fait du roman « Hell House » signé par le grand Richard Matheson. La maison du titre, bâtie en 1919, appartenait jadis à un certain Emeric Belasco, un être abominable auquel la légende prête maintes perversions. C’est « le Mont Everest des maisons hantées » d’après le parapsychologue Lionel Barrett (Clive Revill), missionné sur place par un milliardaire à l’article de la mort, dans le but d’en éclaircir le mystère et le cas échéant d’établir la théorie de la vie après la mort. Dans sa quête, le très cartésien Barrett est accompagné par son épouse Ann (Gayle Hunicutt) et deux autres compagnons aux méthodes bien moins orthodoxes que les siennes. Le premier est Ben Fischer (Roddy McDowall), seul survivant de la précédente expérience s’étant soldée par huit morts violentes. Le second est Florence Tanner (Pamela Franklin), une toute jeune médium caractérisée par son hypersensibilité. Tous les quatre vont ainsi cohabiter pendant cinq jours dans cette « Maison des Damnés » à la fort peu envieuse réputation.
Dès le deuxième jour, au cours d’une séance de spiritisme, une substance fantomatique apparaît puis se rétracte, fidèle à la description qu’en donnait Matheson : « le téléplasme avait couvert la tête de Florence et flottait au-dessus d’elle comme un sac humide et membraneux. » Dès lors, le spectre de Daniel, le fils de Belasco, viendra régulièrement rendre visite à la jeune femme dans sa chambre. S’ensuivent plusieurs séquences mémorables. Comme le mobilier qui s’affole subitement pendant le repas et s’en prend violemment à Barrett. Ou l’épouse de ce dernier qui, une nuit, se laisse gagner par d’étranges pulsions. Après avoir vu s’animer sur un mur la statuette dionysiaque d’un satire lutinant une jeune fille, puis avoir découvert un ouvrage sur les phénomènes autoérotiques, elle se met à séduire agressivement Fischer, soudain avide de nudité, d’ivresse et d’orgie. Autres scènes surprenantes : l’attaque de Florence par un chat possédé, puis la visite nocturne du spectre avec lequel elle accepte de faire l’amour !
La tension monte à tous les étages
Tandis que la tension monte à tous les étages et que l’on finit par découvrir le cadavre putréfié et enchaîné de Daniel Belasco, Barrett met en place une méthode radicale : le Reversor. Conçue pour annihiler toute l’énergie électromagnétique qui hante la maison, cette machine high-tech aura pourtant bien du mal à venir à bout des forces occultes déchaînées ici-bas. Si bien que le parapsychologue sûr de lui, face à des phénomènes échappant totalement à ses connaissances et à son contrôle, finit par décréter avec amertume : « c’est impossible, je ne l’accepte pas ! » Même si Roddy McDowall a tendance à en faire des tonnes, le casting s’avère excellent, avec en tête une Pamela Franklin très étonnante. Le film se pare également de dialogues savoureux, de cadrages et d’une photographie très soignés, et d’une musique stressante contribuant grandement à bâtir le climat oppressant de ce shocker guère révolutionnaire mais franchement efficace.
© Gilles Penso
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