LA FIN DES TEMPS (1999)

Arnold Schwarzenegger protège une jeune femme dont Satan en personne a décidé de faire sa compagne…

END OF DAYS

 

1999 – USA

 

Réalisé par Peter Hyams

 

Avec Arnold Schwarzenegger, Gabriel Byrne, Robin Turney, Kevin Pollack, CCH Pounder, Derrick O’Connor, Udo Kier, Rod Steiger

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS

La Fin des Temps s’efforce de marier deux genres pas forcément compatibles à la base : le thriller paranormal façon La Malédiction et le film d’action musclé généreux en gunfights, explosions et cascades. Assez curieusement, le mélange prend plutôt bien, grâce à la mise en scène impeccable de Peter Hyams. Car même s’il est ici à des années lumières de joyaux tels que Capricorn One, Outland ou 2010, le cinéaste a encore de beaux restes. Arnold Schwarzenegger interprète sans finesse et avec ses mimiques habituelles Jericho Cane, un ex-policier reconverti dans le métier de garde du corps, très porté sur la bouteille depuis la mort de sa femme et sa fille, et ayant abandonné toute foi. Par un concours de circonstances un peu abracadabrant, il va devoir protéger une jeune femme de vingt ans qui a été choisie par Satan pour devenir sa compagne.

Car en cette fin d’année 1999, le Malin entend bien engendrer la Bête et faire basculer le monde dans l’âge des ténèbres. Celui-ci, qui nous est présenté de prime abord sous la forme d’une entité transparente et flottante à la manière du Predator en plein exercice de camouflage, finit par investir le corps d’un golden boy de Wall Street, interprété avec un charisme indéniable par Gabriel Byrne. Tout est donc en place pour l’affrontement. Et comme Schwarzie tient la tête de l’affiche, le scénario ne cherche pas vraiment à faire dans la finesse. L’ex-Terminator se bat donc contre le diable avec toutes les armes à feu qui lui passent sous la main, et son maléfique adversaire agit comme une espèce de Freddy Kruger cynique, multipliant les cadavres et les effets pyrotechniques autour de lui. Deux scènes évoquent d’ailleurs la filmographie passée de l’ancien Mister Univers : sa crucifixion, réminiscence de celle de Conan le barbare, et le passage où il s’arme jusqu’aux dents, comme dans Commando.

666 = 999

L’effet distrayant recherché est aisément obtenu, mais il est tout de même difficile d’avaler toutes les couleuvres d’un scénario bardé d’incohérences et de raccourcis hasardeux. Comme lorsque ce curé affirme avec un imperturbable sérieux que le nombre satanique 666 se transforme en 999 si on le regarde à l’envers, et que donc 1999 est l’année de la fin du monde ! Ou lorsque Arnold, en étudiant l’inscription « Christ in York » sur le corps d’une victime scarifiée, déduit en trois secondes qu’il doit retrouver une jeune fille nommée Christine York… Les hallucinations de la jouvencelle en question (incarnée par Robin Turney, au lieu de Kate Winslet envisagée dans un premier temps) donnent lieu à de jolies séquences d’effets spéciaux, comme cet homme qui se brise à la manière d’une poupée de porcelaine, ou ce quartier de pomme infesté d’asticots à la forme étrangement humaine. Quant au climax, explosif comme il se doit, il nous montre furtivement Satan sous sa forme originelle, c’est-à-dire un gigantesque monstre grimaçant aux allures de gargouille aux larges ailes déployées du plus bel effet. On notera que Sam Raimi était le premier choix du studio pour la réalisation de La Fin des temps, mais le créateur d’Evil Dead préféra changer de registre en s’attelant à Pour l’amour du jeu avec Kevin Costner.

 

© Gilles Penso



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