Dans ce second épisode aussi absurde que le précédent, des tornades emplies de requins s’abattent sur New York
SHARKNADO 2 : THE SECOND ONE
2014 – USA
Réalisé par Anthony C. Ferrante
Avec Ian Ziering, Tara Reid, Vivica A. Fox, Mark McGrath, Kari Wuhrer, Courtney Baxter, Dante Palminteri, Judd Hirsch, Kurt Angle
THEMA MONSTRES MARINS I CATASTROPHES I SAGA SHARKNADO
L’aileron du vol 209 émerge d’une mer de nuages comme celui d’un requin. Aux commandes de ce Boeing 747, un pilote incarné par Robert Hayes demande à l’hôtesse si elle a eu du poulet ou du poisson pour le déjeuner. Non, nous ne sommes pas dans Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? mais dans Sharknado 2, qui tient à rendre hommage à la célèbre parodie de Zucker, Abrahams et Zucker pendant son prologue. S’il n’arrive pas à la cheville du chef d’œuvre aérien des ZAZ, l’humour de cette séquelle du plus absurde des films de requins tente de capitaliser sur un principe voisin : des situations plus ridicules les unes que les autres désamorcées par le sérieux imperturbable des protagonistes. C’est dans le prolongement logique du succès inespéré du premier Sharknado que le réalisateur Anthony C. Ferrante reprend du service pour un second volet amené lui-même à générer de nombreuses suites. Et c’est donc dans un avion en perdition que commence l’action, transportant à New York un Fin Shepard stressé (Ian Ziering) et son épouse April (Tara Reid). Lorsque Fin croit voir à travers le hublot un requin posé sur l’aile de l’appareil, il panique et donne l’alerte à tous les passagers, exactement comme William Shatner dans l’épisode « Cauchemar à 20 000 pieds » de La Quatrième dimension. Personne ne le croit, jusqu’à ce qu’une pluie de squales apparaisse bientôt au milieu des turbulences, poussant Shepard à prononcer une phrase sans appel : « Ça recommence ! »
Alors qu’une nuée de requins entrent dans l’avion pour dévorer à belles dents le personnel et les passagers, April se faisant même croquer la main gauche, Fin parvient à faire atterrir le 747 en catastrophe. A présent, une tempête d’une ampleur jamais vue s’apprête à s’abattre sur New York. Et bien sûr, elle transporte avec elle une multitude de poissons carnivores à l’appétit insatiable. Le scénario survenu à Los Angeles s’apprête donc à se répéter dans la Grande Pomme, poussant le scénariste Thunder Levin (déjà auteur du premier Sharknado mais aussi de films aux titres aussi impensables que Mutant Vampire Zombies from the Hood, Apocalypse Earth ou Atlantic Rim : World’s End) à imaginer toute une nouvelle série de situations absurdes et spectaculaires. Les requins attaquent ainsi un stade, un ferry-boat, le métro et bientôt la ville toute entière, tandis que des bulletins météo scandent régulièrement le film pour expliquer la progression alarmantes dans la cité de ces « tornades avec des dents ».
Massacres à la tronçonneuse
Plus le film avance, plus la barre du délire est placée haut : les ouvriers attaqués par un alligator dans un souterrain, la tête décapitée de la statue de la liberté qui écrase un passant puis roule à toute allure en direction d’un camion poubelle, les rues de New York totalement inondées, la course de Fin qui saute sur les requins pour s’échapper (une idée empruntée à Vivre et laisser mourir), les poissons mangeurs d’homme coupés en deux à coups d’épée médiévale… Sans oublier l’image « signature » de la franchise : Fin qui pourfend du squale au ralenti à coup de tronçonneuse. Les effets spéciaux font ce qu’ils peuvent pour visualiser les énormités prévues dans le scénario, sans résultats très probants hélas. Les images de synthèse sont souvent hideuses, les incrustations s’avèrent ratées pour la plupart, et il faut beaucoup de bonne volonté aux spectateurs pour croire à ce qu’ils voient. Féru de références, Sharknado 2 rend hommage à la saga Evil Dead en fin de métrage, April installant une scie circulaire à la place de sa main tranchée pour découper les monstres, tandis que Fin qui s’envole dans un vortex en brandissant sa tronçonneuse. Moins inventif que le film précédent, ce second opus ne bénéficie pas du même effet de surprise, mais le « culte » Sharknado est lancé et rien ne semble désormais pouvoir l’arrêter.
© Gilles Penso
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