Dans ce quatrième et dernier chapitre de la saga des Templiers zombies, les habitants d’un petit village de pêcheurs partagent un lourd secret…
LA NOCHE DE LAS GAVIOTAS
1975 – ESPAGNE
Réalisé par Amando de Ossorio
Avec Victor Petit, Maria Kosti, Jose Antonio Calvo, Luis Ciges, Susana Estrada, Julie James, Sandra Mozarowsky
THEMA ZOMBIES I SAGA LES TEMPLIERS MORTS-VIVANTS
Quatrième épisode de la saga des zombies templiers d’Amando de Ossorio, La Chevauchée des Morts-Vivants marque un saut qualitatif par rapport à l’opus précédent, dont il constitue une suite presque directe, puisqu’à la fin du Monde des Morts-Vivants les Templiers aveugles s’installaient sur une côte. Le récit s’amorce avec un flash-back situé au XIIème siècle. Un couple égaré en pleine nuit y est attaqué par les chevaliers Templiers. L’homme est tué à coup d’épée sans autre forme de procès. Quant à la femme – gironde comme il se doit – elle est enlevée pour les besoins d’un sacrifice. On la dénude, on l’éventre, on lui arrache le cœur qu’on dépose dans la bouche d’une idole de pierre, puis les Templiers se repaissent de son sang, ses restes démembrés servant de pâture aux crabes. Voilà donc une belle entrée en matière !
La suite se déroule de nos jours, dans un petit village de pêcheurs où Henry Stein (Victor Petit) débarque avec sa femme Joan (Maria Kosty) pour prendre ses fonctions de médecin de campagne. L’accueil des villageois s’avère particulièrement glacial. Sans se démonter pour autant, le couple s’installe dans la maison de l’ancien médecin du village (Javier de Rivera), qui tente de les persuader de ne pas rester et prend lui-même la poudre d’escampette. Le premier soir de leur arrivée, à minuit, des cloches sonnent sinistrement. Curieux, Henry et Joan sortent de chez eux et assistent à une procession le long de la plage. Une jeune fille tout de blanc vêtue y est emmenée par les femmes du village, habillées en noir des pieds à la tête. Bientôt, les morts-vivants surgissent le long de la plage, à cheval sur leurs montures, et se dirigent au ralenti vers la sacrifiée, comme dans un cauchemar.
Le cri des âmes sacrifiées
Dans ce beau décor triste de village de pécheurs filmé dans le port antique d’Empuries, l’ambiance évoque celle de la célèbre nouvelle « Le Cauchemar d’Innsmouth » de H.P. Lovecraft. Les villageois cultivant un terrible secret enfoui depuis des siècles semblent en effet surgis des pages du créateur de Cthulhu. Ici, contrairement à La Révolte des Morts-Vivants, le mauvais présage n’est pas apporté par des corbeaux mais pas des mouettes qui, étrangement, crient la nuit (d’où le titre original, « La Nuit des Mouettes »). C’est Teddy, l’idiot du village terrifié toutes les nuits par le son des cloches, qui expliquera tout à nos héros : « Les morts sortent de la mer. Ils enlèvent les filles. Une par nuit, pendant sept nuits. Les filles mortes sont ces mouettes qui pleurent. Elles sont les âmes des filles qui ont été sacrifiées. » Cette idée, d’une grande poésie, s’assortit de la vision des cavaliers templiers chevauchant au ralenti dans l’eau et annonçant avec vingt-cinq ans d’avance l’une des visions marquantes du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson. Quelques séquences d’épouvante efficaces ponctuent le métrage, comme ce visage ensanglanté qui apparaît lentement à la fenêtre, en pleine nuit, pendant que Joan est seule chez elle. Le final s’articule autour d’un huis clos stressant, d’abord dans la maison du couple vedette, puis dans l’église du village qui nous ramène au prologue du film. La menace y est enfin éradiquée de manière définitive, ce quatrième épisode clôturant définitivement une saga hors du commun.
© Gilles Penso
Partagez cet article