C’est dans « Le Manège du Diable », redoutable Grand Huit d’un parc d’attractions, que démarre le troisième opus de cette mortelle saga
FINAL DESTINATION 3
ANNEE – USA
Réalisé par James Wong
Avec Mary Elizabeth Winstead, Ryan Merriman, Kris Lemche, Alexz Johnson, Sam Esaton, Jesse Moss, Gina Holden, Texas Battle
THEMA MORT I CATASTROPHES I SAGA DESTINATION FINALE
Destination finale 2 avait prouvé la possibilité d’une franchise à partir du concept fou imaginé par Glen Morgan et James Wong. Voici donc surgir un troisième épisode dans lequel les duettistes, ex-auteurs de la série X-Files, se réunissent pour tenter de faire perdurer les exploits de la Grande Faucheuse. La première difficulté consistait à trouver une catastrophe initiale transcendant celle des deux premiers opus. Après le crash aérien et le carambolage, vers quoi allaient-ils se diriger ? Le naufrage d’un ferry-boat ? L’accident d’un TGV ? L’écroulement d’un building ? Férus d’innovations, Morgan et Wong décident de situer leur séquence d’ouverture dans un parc d’attractions. L’idée est séduisante. Mais son développement a bien des difficultés à réitérer l’effet de surprise suscité par les deux films précédents. Car une fois en terrain connu, malgré les exploits pyrotechniques et les trucages numériques, le spectateur ne peut se contenter d’une simple resucée des recettes ayant fait leurs preuves.
Le prologue nous familiarise avec Wendy Christensen (Mary-Elizabeth Winstead), une lycéenne sur le point de passer son bac, comme tous ses camarades venus fêter ça lors d’une virée dans le redoutable « Manège du Diable », un Grand Huit particulièrement vertigineux. Mais avant que l’attraction ne démarre, Wendy a la vision d’un terrible accident au cours duquel tout le monde meurt de manière atroce à cause d’une fuite hydraulique dans un des rails. Expulsée du manège avec plusieurs de ses amis suite à sa crise de panique, elle assiste médusée à la catastrophe qu’elle avait prévue. Est-il nécessaire de résumer la suite ? Car dès lors, tous ceux qui ont échappé à la mort sont inexorablement rattrapés par elle, et Wendy s’efforce de contrecarrer ses funestes plans avec l’aide de son ami Kevin (Ryan Merriman). Désabusée, elle déclare pendant un enterrement : « le meilleur lieu pour se convaincre qu’il n’y a rien après la mort, c’est un cimetière ».
Chocs immédiats et sursauts faciles
D’emblée, l’accident de manège nous laisse comprendre que cette fois-ci, on ne se laissera guère prendre au jeu. Car le spectaculaire y est privilégié aux dépens du suspense, la dynamique de jeu vidéo l’emporte sur la dramaturgie, bref on est impressionné mais l’on ne ressent rien. Et ce sentiment perdure au cours de toutes les séquences ultérieures, censées faire frémir le public lorsque la mort rôde sur les jeunes protagonistes. Qu’il s’agisse des deux bimbos brûlées vives dans leurs cabines de bronzage, de l’improbable accident de camion qui perfore le crâne d’un automobiliste, de la tête tranchée dans un club de sport, de la réaction en chaîne dans un magasin de bricolage ou du climax sur fond de feux d’artifices, les jeux sur l’attente, l’inquiétude et la tension cèdent trop souvent le pas à l’effet choc immédiat et à la quête du sursaut facile. Le scénario s’efforce bien d’ajouter un élément additionnel aux mécaniques déjà bien huilées, à travers les photos prises par Wendy qui comportent des indices sur la mort future de ceux qui y figurent. Mais cette idée est exploitée avec de gros sabots, d’autant que son originalité est toute relative dans la mesure où elle provient directement de La Malédiction.
© Gilles Penso
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