Gary Ross démarre en force sa carrière de metteur en scène avec cette satire colorée du racisme et du conformisme
PLEASANTVILLE
1998 – USA
Réalisé par Gary Ross
Avec Tobey Maguire, Jeff Daniels, Joan Allen, William H. Macy, Reese Witherspoon, J.T. Walsh, Don Knotts
THEMA CINEMA ET TELEVISION I MONDES PARALLÈLES ET MONDES VIRTUELS
La télévision agit ici comme un tunnel entre deux mondes qui, à priori, n’auraient jamais dû se rencontrer, l’un étant le miroir déformant et fantasmé de l’autre. Et lorsque Jennifer, acceptant de jouer le jeu au cours d’un rendez-vous galant, fait découvrir le sexe à son partenaire, tout l’univers de Pleasantville se détraque. La visualisation de ce dérèglement est un véritable coup de génie : une touche de couleur dans un monde uniformément noir et blanc. Dès lors, chaque fois que la subversion ou l’anticonformisme montrent le bout de leur nez, les teintes vives éclosent un peu partout : une rose rouge, un chewing-gum rose, une voiture verte, un peigne jaune… La beauté de cette idée narrative et la perfection des effets numériques ne rendent que plus puissant le message véhiculé par un scénario résolument surprenant, qu’on pourrait simplifier en ces termes : « vive la différence ! » Du coup, même s’il n’a rien d’un film de science-fiction spectaculaire, Pleasantville est à l’époque le long-métrage contenant le plus de plans truqués de l’histoire du cinéma (environ 1700, supervisés par Chris Watts), un record qui sera battu l’année suivante avec La Menace Fantôme de George Lucas.
La couleur des sentiments
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