Boris Karloff cède son maquillage à Lon Chaney Jr pour une troisième suite délirante des aventures de Frankenstein
THE GHOST OF FRANKENSTEIN
1942 – USA
Réalisé par Erle C. Kenton
Avec Lon Chaney Jr, Bela Lugosi, Lionel Atwill, Sir Cedric Hardwicke, Evelyn Ankers, Dwight Frye, Ralph Bellamy
THEMA FRANKENSTEIN I SAGA UNIVERSAL MONSTERS
A la fin du Fils de Frankenstein, le monstre incarné par Boris Karloff était précipité dans un puits de souffre en fusion et le sinistre bossu Ygor (Bela Lugosi) passait de mort à trépas. Comment produire une séquelle dans de telles circonstances ? Pas d’inquiétude : tout ce beau monde se retrouve sain et sauf – au mépris de la logique la plus élémentaire – dans ce Spectre de Frankenstein rocambolesque. Souhaitant en découdre une bonne fois pour toutes avec la malédiction du savant et de son monstre, les habitants du village de Frankenstein dynamitent son château, avec l’aval d’un maire qui ne pense qu’à sa réélection, et malgré les gravats jetés du haut des tours par un Ygor en pleine forme se prenant par Quasimodo. Le château (une très belle maquette) explose donc, mais des débris émerge bientôt une main qui projette son ombre gigantesque sur le mur face à Ygor : celle du monstre. Ce qui nous laisse imaginer que ce bon vieux docteur Frankenstein n’a pas seulement trouvé le moyen de ranimer les morts mais a également percé le secret de la vie éternelle. Comment expliquer autrement les résurrections successives d’une créature décidément indestructible ? Préservé par le souffre, le monstre s’échappe avec Ygor avant la destruction totale du château. Dans les bois, il est frappé par la foudre, qui semble soudain raviver ses forces. « Frankenstein était ton père, mais la foudre était ta mère ! » s’exclame alors Ygor. Ce dernier n’a désormais qu’une idée en tête : faire transplanter son cerveau dans le corps du monstre. Dans ce but, il contacte le docteur Theodore Bohmer (Lionel Atwill, qui fut l’inspecteur de police manchot du film précédent), adjoint et rival du fils cadet du célèbre savant, lequel est interprété par Sir Cedric Hardwicke et répond au doux nom de Ludwig Von Frankenstein.
Au moment de lancer ce quatrième opus de la saga Frankenstein, Universal se heurte à un problème épineux: Boris Karloff refuse de jouer à nouveau le rôle de la créature dans ce quatrième opus, déçu par la tournure que prend le personnage. Le studio décide alors de le remplacer par Lon Chaney Jr, promu star de l’épouvante depuis ses rôles monstrueux dans Le Loup-Garou et La Tombe de la Momie. Le visage de Chaney, rondouillard et un brin empâté, laisse moins transparaître que Karloff la détresse et la candeur du monstre, même si Jack Pierce lui applique un maquillage identique à celui des trois films précédents. C’est la preuve irréfutable que le succès du design d’une telle créature repose autant sur le talent du maquilleur que sur l’incarnation du comédien. En ce sens, le travail conjoint – et quasiment fusionnel – de Pierce et Karloff reste à ce jour imbattable.
Un nouveau visage pour le monstre
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