En adaptant à l'écran la BD de Goscinny et Tabary, Patrick Braoudé tente de marcher sur les traces d'Alain Chabat…
IZNOGOUD
2005 – FRANCE
Réalisé par Patrick Braoudé
Avec Michaël Youn, Jacques Villeret, Olivier Barroux, Kad Merad, Franck Dubosc, Bernard Farcy, Elsa Pataky, Arno Chevrier, Rufus
THEMA MILLE ET UNE NUITS
En écrivant et réalisant Iznogoud, Patrick Braoudé marche manifestement sur les traces d’Astérix et Obélix Mission Cléopâtre, dont le succès colossal avait de quoi attiser toutes les convoitises. Seulement voilà : l’auteur de Neuf Mois, spécialisé jusqu’alors dans les comédies familiales, n’est guère à l’aise dans un univers déjanté et parodique qui seyait forcément bien mieux à Alain Chabat. Tous les ingrédients semblent avoir été réunis (gags en cascade, somptueux décors, casting privilégiant les « stars » du petit écran, jeux de mot référentiels, anachronismes à foison), mais la mayonnaise ne prend désespérément pas. Il faut dire que Braoudé partait avec un certain handicap. Car si chaque album d’Astérix raconte un récit complet en un album entier, ceux d’Iznogoud sont principalement conçus comme des gags courts concentrés sur une seule planche. Comment, dans ce cas, faire tenir un scénario digne de ce nom sur la durée d’un long-métrage ?
Tant bien que mal, le cinéaste s’efforce donc de narrer les diaboliques stratagèmes élaborés par le grand vizir Iznogoud pour prendre la place tant convoitée du bienveillant calife Haroun El Poussah. Michaël Youn et Jacques Villeret s’en tirant plutôt bien dans leurs rôles respectifs de vil politicien exhalant la duplicité et de ventripotent souverain bon vivant et naïf, Iznogoud parvient à maintenir un semblant d’intérêt pendant une petite demi-heure. Mais assez rapidement, la lassitude s’installe, d’autant que Braoudé, ne sachant plus trop comment s’en sortir, s’efforce deux fois d’affilée de nous faire croire que le vizir a réussi son coup et que le calife a passé l’arme à gauche. Pour relancer l’intérêt, une intrigue amoureuse est greffée assez tardivement dans le récit, Iznogoud s’éprenant soudain de la belle Prehti-Ohman (Elsa Pataky) promise au harem du calife, au grand dam de son barbare de père incarné avec beaucoup de verve par Bernard Farcy (qui comme par hasard jouait le rôle du chef des pirates dans l’Astérix de Chabat). Mais le scénario n’en ressort guère grandi, chaque gag raté (et ils sont nombreux, hélas !) aggravant le constat d’échec d’un film finalement plus embarrassant qu’amusant.
Jolis effets spéciaux et gags ratés…
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