John Woo nous rejoue Les Chasses du Comte Zaroff avec Jean-Claude Van Damme dans le rôle du gibier
HARD TARGET
1993 – USA
Réalisé par John Woo
Avec Jean-Claude Van Damme, Lance Henriksen, Arnold Vosloo, Yancy Butler, Lenore Banks, Chuck Pfarrer
THEMA SUPER-VILAINS
Le Syndicat du Crime, The Killer, Une balle dans la tête, À toute épreuve… La filmographie de John Woo est spectaculaire, somptueuse, lyrique et unique en son genre. Maintes fois imité, admiré sans borne par des cinéphiles prestigieux tels que Martin Scorsese ou Quentin Tarantino, Woo décide de partir pour les États-Unis au début des années 90, au moment de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine, et d’y poursuivre sa carrière. Mais le système des studios hollywoodiens ne lui est guère familier, et son premier long-métrage américain, Chasse à l’homme, va en pâtir. À vrai dire, les exécutifs d’Universal sont tellement peu confiants – notamment à cause de sa mauvaise maîtrise de la langue anglaise – qu’ils demandent à Sam Raimi d’assurer ses arrières au cas où… quitte à le remplacer si les choses tournent mal.
Comme le laisse assez clairement imaginer son titre, Chasse à l’homme est conçu comme un remake modernisé des Chasses du Comte Zaroff. Son héros, Chance Bourdeaux, est un dur à cuire de la Nouvelle Orléans. En acceptant d’aider une femme à retrouver la trace de son père, un ancien officier des Forces Spéciales, il tombe sur un gang de chasseurs d’hommes dirigé par le vil Emil Fouchon, et se retrouve en ligne de mire d’une meute de fous de la gâchette. Prévu initialement pour Kurt Russell, le rôle principal échoit finalement à Jean-Claude Van Damme, aux premières loges face aux difficultés de John Woo à « entrer dans le moule » hollywoodien. « John Woo est un excellent réalisateur d’action, mais il a besoin de beaucoup de temps pour faire un bon film », nous racontait l’acteur belge. « Quand il est venu aux États-Unis, il a été pressé par la machine américaine, qui exigeait de lui qu’il fasse des films en trois mois. Or lui lui avait fallu six mois pour écrire The Killer, et six autres mois pour le tourner. En comparaison, nous avons écrit le scénario de Chasse à l’homme en un mois seulement. C’est la raison pour laquelle les séquences d’action de ce film sont formidables, mais son histoire un peu simple. » (1)