En 1961, pour concurrencer la Ligue des Justiciers créée par DC Comics, Stan Lee imagine une équipe de super-héros, dont il confie les dessins à Jack Kirby, et qu’il baptise Les Quatre Fantastiques. Début août, ce quatuor surréaliste (une torche humaine, un homme-pierre, une femme invisible et un homme élastique) tente une sortie en kiosque, qui aboutit à un succès inespéré. Car pour contrer DC, Stan Lee bouscule les habitudes en imaginant des super-héros bourrés de failles très humaines. Superman, Batman ou Wonder Woman n’ont jamais eu de problème financier, familial, psychologique ou sentimental. Les Quatre Fantastiques échappent à ce monolithisme et trouvent un écho immédiat auprès du public qui s’identifie aussitôt à eux. D’autant que Stan Lee s’inscrit dans une des préoccupations principales des Américains du début des années 60 : la peur de l’atome. En pleine guerre froide, au beau milieu de la crise des missiles de Cuba, le péril atomique fait trembler toutes les chaumières outre Atlantique. En dotant ses super-héros de capacités étranges nées d’une irradiation, il s’approche des préoccupations de ses contemporains et vise juste. Grâce aux Quatre Fantastiques, Marvel renaît de ses cendres. Leur transposition à l’écran, hélas, ne sera pas aussi simple que prévue…
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