Joe Dante adapte le court-métrage d'Alan Trezza pour raconter les malheurs d'un jeune homme harcelé par son ex petite amie revenue d'entre les morts
BURYING THE EX
2014 – USA
Réalisé par Joe Dante
Avec Anton Yelchin, Ashley Greene, Alexandra Daddario, Oliver Cooper, Dick Miller, Archie Hahn, Julia Marchese, Mark Alan
THEMA ZOMBIES
Pas démonté par la sortie confidentielle de The Hole (exploité en dépit du bon sens par des distributeurs peu scrupuleux), Joe Dante enchaîne en 2014 sur Burying the Ex, une comédie d’horreur qui lui est suggérée par le scénariste Alan Trezza, signataire d’un court-métrage sur le même sujet. L’histoire, propice à de nombreuses situations gorgées d’humour noir, met en vedette Max (Anton Yelchin, interprète de Chekov dans les Star Trek de J.J. Abrams et de Kyle Reese dans Terminator Renaissance). Fan de films d’horreur, il travaille dans une boutique de Los Angeles spécialisée dans le genre cinématographique qui le passionne et est follement amoureux d’Evelyn (Ashley Greene, que les amateurs de la saga Twilight ont découvert dans le rôle d’Alice Cullen). Possessive et autoritaire, elle a pourtant tendance à frustrer Max en préférant largement les plantes vertes et la nourriture bio aux films d’horreur, ce qui commence à poser problème lorsqu’elle décide de s’installer chez lui. Or un jour, Evelyn passe de vie à trépas sous les roues d’un bus. Endeuillé, Max se reprend peu à peu en main et rencontre une autre fille, Olivia (Alexandra Daddario, héroïne récurrente de la série True Detective et Annabeth dans le diptyque Percy Jackson) avec qui il commence à couler des jours heureux. C’est le moment que choisit Evelyn pour revenir d’outre-tombe avec la ferme intention de remettre la main sur son ex-petit ami !
Tourné en vingt jours à Hollywood, avec un budget extrêmement modeste, Burying the Ex souffre de ce manque de moyens. La bonne humeur de Joe Dante est toujours aussi communicative, mais on le sent sans cesse bridé dans son élan. L’intrigue se résume finalement à peu de choses et les situations deviennent vite limitées, comme s’il avait fallu arracher des pages du scénario au fur et à mesure pour entrer dans le budget. La mise en image elle-même souffre de ces limitations, prenant presque les atours de celle d’une sitcom, et révélant ses failles lors de certains moments clé (comme l’accident d’autobus qui scelle le destin des héros et dont le montage s’avère d’une extrême maladresse).
Une profusion de clins d'œils cinéphiliques
Dante accumule comme toujours les clins d’œil cinématographiques et les diffusions d’extraits, profitant du métier de son héros pour surcharger les écrans de références au cinéma d’épouvante. Mais on ne peut s’empêcher d’appréhender cette abondance d’extraits comme une sorte de « cache-misère » masquant la finesse de l’intrigue et la relative transparence des personnages sous des couches de cinéphilie (La Féline, Vaudou, Robot Monster, L’Attaque des crabes géants, La chambre des tortures, La planète des vampires, Dementia 13, Plan 9 From Outer Space, La nuit des morts-vivants, tout y passe !). La partition de Jo LoDuca, génial compositeur de la saga Evil Dead, semble vouloir se mettre au diapason des ambitions du film, préférant la légèreté sautillante et les instrumentations rock à une ambitieuse partition de film d’épouvante. Seul le maquilleur Gary J. Tunnicliffe joue vraiment la carte de l’horreur, sans se départir de la tonalité burlesque du film. Fort de son expérience sur des films tels que The Collector, Scream 4 ou Piranha 3DD, il gorge Burying the Ex de séquences gore cartoonesques et exubérantes.
© Gilles Penso
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