Le troisième volet des aventures d'Herbert West n'est pas aussi incisif que les deux précédents mais réserve tout de même son lot de débordements gore
BEYOND RE-ANIMATOR
2003 – USA / ESPAGNE
Réalisé par Brian Yuzna
Avec Jeffrey Combs, Jason Barry, Elsa Pataky, Simon Andreu, Santiago Segura, Raquel Gribler, Enrique Arce, Daniel Ortiz
THEMA ZOMBIES I SAGA RE-ANIMATOR
Ce troisième épisode des aventures d’Herbert West, sans cesse repoussé et longtemps annoncé sous le titre de House of Re-Animator, se déroule intégralement dans une prison, à l’exception de son prologue. On y voit un jeune garçon assister au massacre de sa grande sœur par un zombie au bras coupé et à la mâchoire arrachée, dont la langue gigote de manière fort peu ragoûtante ! Ça commence donc assez fort. L’action nous transporte alors treize ans plus tard. Le garçon est devenu un docteur du nom d’Howard Philips (allusion au prénom composé de Lovecraft), et il intègre le centre pénitentiaire où est détenu Herbert West. Fasciné par ses travaux, Philips prête main forte à West afin de développer ses expériences sur la réanimation des corps. L’opiniâtre Herbert cherche désormais le moyen de réintégrer l’âme des défunts dans leur corps ramené à la vie, afin qu’ils retrouvent leur personnalité au lieu d’errer sans but sous forme de zombies pantelants. Pour y parvenir, il expérimente sur des rats un système électrique de son invention.
L’effet de surprise du premier Re-Animator et la multiplication des monstres du second n’étant pas de mise ici, ce troisième épisode semble à priori incapable de renouveler le mythe inspiré par le feuilleton littéraire de Lovecraft, d’autant que le milieu carcéral peut vite se muer en réceptacle à clichés. Et effectivement, le scénario minimaliste de cette tardive séquelle n’est pas des plus excitants, malgré l’intéressante idée de la capture de l’âme des zombies, hélas très sous exploitée. Le film se rachète tout de même par le jeu toujours aussi savoureux de Jeffrey Combs et par la mise en scène soignée de Brian Yuzna, bénéficiant d’un montage nerveux et d’une photographie plus léchée que dans les deux précédents opus. On apprécie aussi la partition de Xavier Capellas, qui modernise et emphatise le thème de Richard Band. Et puis nous avons droit à une séquence finale, joyeusement hystérique, qui vaut à elle seule la vision du film. La folie y reprend ses droits avec une bonne humeur qui rappelle les excès de Braindead et qui permet au maquilleur Screaming Mad George de laisser libre cours à son imagination.
La capture de l'âme des zombies
Il y a ce prisonnier junky qui s’injecte de fortes doses du sérum d’Herbert West, finit par exploser dans une belle gerbe de sang, puis se ranime sous forme d’un squelette dégoulinant qui réclame une autre dose ! Il y a cet autre détenu, coupé en deux au niveau de la taille, qui continue à s’agiter avec frénésie et attaque tous ceux qui passent à sa portée. Il y a ce zombie féru de bible qui vient se réfugier entre les seins généreux d’une infirmière puis, dans un soudain élan anthropophage, en croque un goulûment ! Il y a ce directeur de prison sadique, ramené à la vie et doté de l’âme d’un rat, qui se comporte peu à peu comme un rongeur. Et puis, comble de l’outrance et du mauvais goût, il y a cette belle journaliste muée en zombie qui arrache d’un bon coup de dents le sexe du directeur en question et l’envoie valdinguer jusqu’à ce qu’un rat ne s’en empare pour le dévorer… avant de se rendre compte que le membre est encore actif et se met à lutter contre lui ! L’ami Brian Yuzna ne recule ainsi devant aucune démesure, et son dénouement, comme il se doit, laisse ouverte la possibilité d’une nouvelle séquelle.
© Gilles Penso
Partagez cet article