WAR GAMES (1983)

Un petit génie de l'informatique s'apprête sans le savoir à déclencher la troisième guerre mondiale

WAR GAMES

1983 – USA

Réalisé par John Badham

Avec Matthew Broderick, Dabney Coleman, John Wood, Ally Sheedy, Barry Corbin, Juanin Clay, Kent Williams, Joe Dorsey

THEMA POLITIQUE-FICTION

War Games modernise et rajeunit les thèmes développés dans le classique de la politique-fiction Point limite en tirant parti de deux phénomènes contextuels liés au début des années 80 : la guerre froide et l’émergence de l’informatique personnelle. Au sein du NORAD (North Americain Defense Command), une simulation d’attaque nucléaire démontre qu’un pourcentage important d’officiers n’a pas le cran d’obéir aux ordres par peur des conséquences d’une troisième guerre mondiale. Le directeur des systèmes informatiques John McKittrick (Dabney Coleman) propose alors d’ « éliminer le facteur humain du circuit » en faisant appel au système WOPR (War Operation Plan Response), un ordinateur ultra-sophistiqué capable de simuler tous les conflits possibles et imaginables. « Je ne confierai pas la sécurité de l’état à un tas de diodes sous silicone » conteste le général Jack Berringer (Barry Corbin), sceptique. Mais la solution informatique est finalement adoptée par le gouvernement. D’où un plan symbolique montrant des employés démonter le fauteuil d’un opérateur désormais inutile.

Parallèlement, à Seattle, nous découvrons la vie quotidienne de David Lightman (Matthew Broderick), un lycéen de 17 ans passionné par les jeux électroniques et les ordinateurs. Grâce à son PC, il réussit à pénétrer les circuits du fichier informatique de son école et à modifier ses notes. Un jour, il découvre toute une série de jeux de stratégie créés par un certain docteur Falken, le plus attirant d’entre eux portant le nom de « guerre thermonucléaire totale ». Pour se distraire, la jolie Jennifer (Ally Sheedy) et lui simulent une attaque de missiles Russes sur les Etats-Unis. Les adolescents ignorent en fait qu’ils sont branchés sur le WOPR et s’apprêtent à déclencher un conflit bien réel. L’alerte est aussitôt donnée au NORAD, et les bombardiers de la strategic air force sont prêts à décoller. Lorsque David comprend les conséquences de ses actes, il est trop tard. L’ordinateur est en effet bien décidé à jouer la partie jusqu’au bout, et rien ne semble pouvoir l’arrêter…

La guerre thermonucléaire totale

C’est Martin Brest qui fut engagé à l’origine pour réaliser War Games. Mais suite à une mésentente avec la production, il fut débarqué en plein tournage (pour partir diriger Le Flic de Beverly Hills) et remplacé illico par John Badham, talentueux et éclectique metteur en scène de La Fièvre du samedi soir et Dracula. Très ancré dans son époque, War Games se structure autour d’une narration solide privilégiant d’efficaces moments de suspense et collectionne les seconds rôles savoureux, notamment le misanthrope docteur Falken (John Wood) qui vit seul sur son île, joue avec un ptéranodon radiocommandé et projette aux jeunes héros un extrait d’Un million d’années avant JC en prédisant calmement l’extinction de la race humaine : « Après notre mort, la nature repartira de zéro, avec les abeilles sans doute. La nature sait quand elle doit baisser les bras ». Certes, le scénario n’évite pas les incohérences, les clichés et les traits un peu grossiers. Mais l’œuvre est éminemment sympathique. Son succès colossal propulsera d’ailleurs la carrière de Matthew Broderick, vedette dans la foulée de Ladyhawke et La Folle journée de Ferris Bueller.

 

© Gilles Penso

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