Point de départ d'une immense saga protéiforme, la série créée par Gene Roddenberry se distingue par son progressisme et son ouverture d'esprit
STAR TREK
1966/1969 – USA
Créée par Gene Roddenberry
Avec William Shatner, Leonard Nimoy, SeForrest Kelley, Nichelle Nichols, Walter Koenig, George Takei, James Doohan
THEMA SPACE OPERA I FUTUR I EXTRA-TERRESTRES I SAGA STAR TREK
Prenant sa source dans le feuilleton western La Grande Caravane, ou encore dans Planète Interdite, Star Trek débarque sur le petit écran le 8 septembre 1966. C’est en fait un second début car cette série, aujourd’hui devenue mythique présente une particularité : celle de posséder deux épisodes pilote. Le premier, le remarquable “The Cage”, avec Jeffrey Hunter dans le rôle du capitaine Christopher Pike, est en effet jugé « trop cérébral » par les responsables de NBC. Son créateur, Gene Roddenberry réussit néanmoins l’exploit de convaincre le réseau de commander un second épisode en juin 1965 (“Ou l’homme dépasse l’homme”). Jeffrey Hunter se démet de ses fonctions de capitaine et William Shatner, tout juste sorti du tournage d’Incubus, s’installe sur la passerelle de l’Enterprise pour diriger les 79 missions spatiales les plus célèbres de l’histoire de la télévision. Leonard Nimoy, (Monsieur Spock) et Deforest Kelley (le Docteur Leonard Mac Coy), l’assisteront pour former un trio aujourd’hui définitivement ancré dans la culture populaire. En décrivant le quotidien d’explorateurs de la galaxie du XXIIIème Siècle, Gene Roddenberry fait de Star Trek un miroir de son époque. La période est marquée par la Guerre Froide et par la Course à la Lune.
Ainsi, l’épisode “Assignement Earth” (“Mission Terre”) évoque la Course aux armements qui a miné les rapports Est-Ouest dans les années 60. On y découvre d’ailleurs une toute jeune Teri Garr (future interprète féminine de Tootsie et Rencontres du Troisième Type). Si le budget est horriblement anorexique, cela reste néanmoins compensé par une excellente qualité d’écriture due à la présence de scénaristes de talent. Parmi les meilleurs épisodes, retenons “The City on The Edge of Forever” (“Contretemps”), avec Joan Collins pas encore Alexis Colby, scénarisé par Harlan Ellison ou encore “The Doomsday Machine” (“La Machine Infernale”) écrit par Norman Spinrad. Malheureusement, la série souffrant d’une mauvaise programmation horaire, l’aventure de Star Trek prend fin en juin 1969.
L'Entreprise sort de l'écran…
Mais c’est sans compter sans l’opiniâtreté de Gene Roddenberry, de son épouse Majel Barret (l’infirmière Christine Chapel dans la série) et de l’importante communauté de fans qui parviennent à convaincre un réseau secondaire de rediffuser la série. Dès lors, les audiences font un bond notable. Le succès devient si important aux Etats-Unis que les fans parviendront à convaincre le président Gerald Ford en 1975 de rebaptiser la première navette spatiale “Enterprise” (Star Trek est d’ailleurs aujourd’hui l’un des principaux vecteurs de la communication de la NASA aujourd’hui). L’engouement est tel qu’une nouvelle série avec les interprètes d’origine est mise en chantier. Mais le Tsunami La Guerre des Etoiles de la Fox est passé par là, Paramount réagit en mettant finalement sur pied le premier d’une série de films avec les acteurs d’origine. L’aventure de Star Trek ne faisait en réalité que commencer…
© Antoine Meunier
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